Elle espérait accueillir un enfant du Darfour. Elle s'est portée partie civile comme des centaines d'autres parents en France. Victime de l'escroquerie de l'association Arche de Zoé, une habitante de Ponteilla témoigne.
A Paris, le procès de l'Arche de Zoé a commencé lundi 3 décembre en l'absence des deux principaux prévenus : Eric Breteau et sa compagne.
Au premier jour du procès de l'Arche de Zoé, cinq ans après la rocambolesque tentative d'exfiltration de 103 enfants présentés
comme des orphelins du Darfour, la présidente a qualifié "de grande lâcheté" l'absence de son fondateur Eric Breteau, déplorée de toutes parts.
Eric Breteau et sa compagne Emilie Lelouch, actuellement installés en Afrique du Sud où ils tiennent des chambres d'hôtes, avaient fait savoir qu'il ne se présenteraient pas devant le tribunal correctionnel de Paris.
Ils sont poursuivis pour "exercice illicite de l'activité d'intermédiaire pour l'adoption", "aide au séjour irrégulier" et "escroquerie" au préjudice des 358
familles accueillantes. Ils encourent jusqu'à 10 ans de prison.
Malgré le demande de parties civiles, qui jugeaient "indispensable" la présence des deux principaux prévenus, le tribunal a jugé qu'il n'y avait pas lieu de prendre des mesures coercitives à leur encontre.
Les quatre autres membres de cette "Arche qui s'est transformée en galère", selon les termes de la présidente - le médecin Philippe van Winkelberg, le logisticien Alain Péligat, la journaliste Agnès Pelleran et Christophe Letien, un membre de
l'association resté en France - étaient eux bel et bien là.
Avant l'audience, Me Eric Dupond-Moretti, avocat de parties civiles, a souligné la "souffrance" de ces familles adoptantes qui avaient déjà préparé la "chambre" ou la "layette". Il a dénoncé un "fond d'escroquerie et de manoeuvres", d"incompétence au mieux, d'inconséquence au pire" et une "exploitation scandaleuse de l'humanitaire".
Le procès doit durer jusqu'au 12 décembre.