Une nouvelle concertation doit être lancée ce lundi au sujet de l’extension du port d’Argelès-sur-Mer mais plusieurs associations locales s’y opposent farouchement. Elles ont lancé une pétition en ligne et récolté plus de 11 000 signatures.

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Plus de 11 000 signatures ! Lancée il y a moins d’un mois, la pétition en ligne contre le projet d’extension du port d’Argelès-sur-Mer pourrait bientôt franchir la barre des 15 000 et devenir ainsi l’une des plus importantes sur le site spécialisé Change.org

A l’origine de cette mobilisation : l’Association pour la Sauvegarde du Racou qui s’élève contre le projet d’extension du port de plaisance. Le bassin - qui peut déjà accueillir 800 bateaux - pourrait être agrandi en direction du parking du Racou afin de pouvoir accueillir 240 anneaux supplémentaires. Une "bétonisation" dénonce Michel Guiu, le président de l’ASR.

"Autour d’un bassin portuaire, il y a forcément des quais, des dallages, et donc du béton. Automatiquement c’est toute la zone qui va être impactée."

Michel Guiu, président de l'Association pour la Sauvegarde du Racou

Du simple au double, la guerre des chiffres

Les tensions se sont principalement cristallisées autour d’une question : la surface d’extension du port. Les associations de riverains dénoncent un projet de 5 hectares contrairement aux 2,5 hectares annoncés par le maire. “Le conseil municipal a voté un projet de 5 à 6 hectares, le bureau d’étude aussi nous dit que le projet d’extension du port irait bien plus loin que ce qu’annonce Monsieur le maire” s’insurge Bernard Olivier, le vice-président de l’Association de Défense des Résidents d’Argelès-sur-Mer (ADREA). “On a peur que cette extension prenne sur les zones naturelles, les zones vertes. Ce projet flou nous inquiète.” 

Ouvrir le port sur la ville

De son côté le maire décrit un projet de réhabilitation du port existant, une requalification obligatoire après 30 années d'existence. “A cette requalification s’ajoute un projet d’extension mais une extension limitée puisque c’est un projet de 2,4 hectares sur plus de 12 hectares existants”, précise Antoine Parra. “Ce que nous souhaitons c’est ouvrir le port sur Argelès-sur-Mer pour que le village devienne véritablement Argelès-Sur-Mer”. Le maire insiste sur l’aspect “extrêmement vertueux du point de vue environnemental” de son projet, justifiant l’ajout de 240 anneaux supplémentaire afin de financer l’intégralité des 40 millions d’euros budgétisés pour les travaux.     

 

“La transition écologique, nous l’avons prise à bras le corps. Les espaces naturels ne seront pas touchés, ils seront mis en valeur par rapport au port et il y aura un cheminement qui prolongera la promenade qui aujourd'hui s'arrête brutalement à la capitainerie. Là, elle ira jusqu’au parking des pêcheurs près du Racou.”

Antoine Parra, Maire d’Argelès-sur-Mer

 

La crainte de la disparition du Racou

L’enjeu de ce bras de fer, c’est aussi la préservation du quartier du Racou dont la plage s’est raccourcie de 30 mètres en 20 ans. Une érosion qui, selon certaines études, aurait été accélérée par la construction du port en 1989. Le sable s’accumulerait du côté d’Argelès sans pouvoir accéder au Racou, bloqué par les digues. “C’est un débat qui dure depuis plus de 30 ans,” raconte le maire. “Les études montrent qu’il y a certainement une incidence mais la digue existe... je n’y touche pas... elle sera refaite à l’identique ! Ce nouveau projet n’affecte en rien ce qu’il se passe au Racou et qui est peut-être la conséquence de la digue mais aussi du réchauffement climatique qui entraîne l’érosion des plages partout dans le monde.” 

Les riverains de leur côté déplorent qu’aucun crédit n'ait été affecté à la construction d’une digue immergée au large afin de protéger leurs habitations. 

Une concertation avec les Argelésiens débute lundi 6 septembre, concertation au cours de laquelle le projet pourrait être amendé assure le maire. Les discussions se poursuivront pendant 3 mois. 

 

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