La cour d'assises des Pyrénées-Orientales juge toute cette semaine Kader Djidel poursuivi pour avoir tué Erika Troadec le 25 août 2015 dans le parc Maillol, à Perpignan. Lors de ce premier jour de procès, la personnalité de l’accusé a été présentée et la question de la préméditation.
Il est l’un des crimes les plus sordides de ces dernières années dans les Pyrénées-Orientales : le meurtre le 25 août 2015 d’Erika Troadec-Elfaguir. Un crime particulièrement violent : la victime a été retrouvée dans le parc Maillol à Perpignan criblée de coups de couteau. L’autopsie a révélé 35 blessures, 8 à la tête et 17 au cou. Au coeur du procès qui s'est ouvert ce mardi : la préméditation et la personnalité de l'accusé.
Coup de colère contre coup monté
Pendant une semaine à partir de ce mardi 19 février, Kader Djidel, principal suspect et ex-petit ami de la victime, est jugé par la cour d’assises des Pyrénées-Orientales. De son côté, il affirme l'avoir tuée sur un coup de colère, et pour son avocat, maitre Nguyen-Phung, il n’a aucunement prémédité son geste :
J’ai organisé le même guet-apens 4 jours auparavant et je ne l’ai pas tué, et la préméditation tient au fait que je serais venu avec un couteau et je vous signale que je nie être venu avec un couteau.
L'enquête révélerait en revanche que la jeune fille était harcelée par l'accusé. Elle aurait déposé plusieurs plaintes à son encontre, la dernière quatre jours avant d'être tuée :
C’est quelqu’un d’intelligent, c’est quelqu’un qui avait préparé ce guet-apens, qui s’était entouré d’amis pour l’attirer dans cet endroit précis, il s’est armé d’un couteau et sa détermination le jour des faits est totale, nous dit Philippe Capsié, avocat de la mère d'Erika
Une dangerosité psychiatrique
L’après-midi, c’est au tour des experts psychiatriques de rendre leurs diagnostics. La dangerosité psychiatrique a été retenue au moment des faits. Ils ajoutent que le déchaînement de violence est dû à une rage narcissique, une furie incontrôlable face à la peur de l’abandon.
Il est fier est conscient de ce qu'il a fait
La mère de la victime, Saida El Faqir, pour qui ce procès est une nouvelle épreuve, retient sa colère et son désespoir, et est persuadée de la dangerosité de l'accusé toujours aussi menaçant.
Il est fier, il est conscient de ce qu’il a fait, je suis sûre et certaine qu’il va refaire la même chose. Cette personne ne regrette rien, ça se voit dans ses yeux.
Das le box, Kader s’excuse du mal qu’il a fait à Erika et sa maman.
Aujourd'hui, il risque la réclusion criminelle à perpétuité si la préméditation est retenue. Les jurés ont trois jours pour se forger une opinion et rendre un verdict.
Le reportage de Dorothée Berault et Christian Bestard