Une centaine de personnes était réunie ce mercredi matin devant le palais de justice de Perpignan. Des militants et des syndicalistes venus soutenir six employés de La Poste que leur direction a assigné en justice pour le blocage du centre de courrier de la ville.
Six salariés de La Poste des Pyrénées-Orientales sont convoqués, mercredi 5 avril 2023, au tribunal judiciaire de Perpignan. Ils ont été assignés en justice par leur direction pour le blocage du centre du courrier de la préfecture catalane.
En soutien, un préavis de grève des facteurs et guichetiers de La Poste a été déposé pour ce mercredi, avant la 11e journée nationale d'action contre la réforme des retraites et une centaine de collègues et de syndicalistes les ont accompagnés au palais de justice.
Le droit de grève comme étendard
La justice doit se prononcer sur la légalité du piquet de grève, mis en place depuis le 21 mars dernier devant le centre de courrier de Perpignan et sur le blocage du site.
Les salariés encourent 500€ d'amende par jour et par personne, si le blocage n'est pas levé.
Pour les syndicats présents, cette convocation des salariés de La Poste au tribunal, c'est une atteinte directe au droit de grève et surtout un refus de négocier, expliquent-ils à Marie Boscher et Michaël Florès, journalistes à France 3 Occitanie qui ont assisté au rassemblement devant le palais de justice.
C'est du mépris, une remise en cause du droit de grève. Comme le gouvernement, la direction de La Poste ne veut pas dialoguer et passe directement à la répression. C'est aussi une attaque contre les représentants du personnel.
Alexandre Pignon, secrétaire CGT La Poste 66
Pour ce syndicaliste CGT, La Poste met en œuvre "le dialogue social par la répression". Même colère du côté de SUD qui explique vouloir faire passer des revendications locales en s'appuyant sur la mobilisation nationale.
On a lancé ce préavis de grève auprès de la direction pour alerter sur les conditions de travail, sur l'inflation et les salaires. Le premier a été émis le 11 janvier et depuis rien sauf le mépris et l'affront de ne pas négocier. C'est pour cela que l'on a décidé le blocage.
Samuel Toutain, représentant SUD La Poste 66
Contactée par France 3 Occitanie, le direction de La Poste n'a pas voulu réagir. Elle précise toutefois vouloir maintenir le dialogue tout en souhaitant la levée du piquet de grève.
Le tribunal rendra son jugement jeudi.
Ecrit avec Marie Boscher.