Le président destitué de la Catalogne, l'indépendantiste Carles Puigdemont, dont l'élection à la tête de la région a été empêchée mardi par un blocage judiciaire, a affirmé dans une vidéo qu'il n'y avait "aucun autre candidat possible".
"Il n'y a aucun autre candidat possible, aucune autre combinaison arithmétique possible" au parlement régional où les indépendantistes ont la majorité absolue des sièges, a-t-il déclaré dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux en appelant à l'unité son camp aujourd'hui divisé.
Si ens mantenim junts, ferms, dignes, democràtics i pacífics, anirem avançant fins a la plenitud de la nostra llibertat. Perquè hi tenim dret, i perquè ens l'hem guanyada https://t.co/wg9s3ZBAvP #investiduraKRLS
— Carles Puigdemont (@KRLS) 30 janvier 2018
Carles Puigdemont appelle son camp à l'unité
Le président destitué a exhorté les indépendantistes à rester "ensemble, forts, dignes, démocratiques et pacifiques", tentant d'apaiser la situation entre les trois partis séparatistes qui ont ensemble la majorité au parlement catalan.
La décision du président du parlement catalan Roger Torrent, issu de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), d'ajourner le débat d'investiture, avait suscité les critiques des deux autres listes indépendantistes.
"La décision du président Torrent n'a pas fait l'objet de consultations du groupe Ensemble pour la Catalogne", avait assuré la formation de Carles Puigdemont dans un communiqué.
Le porte-parole de la Candidature d'union populaire (CUP, extrême gauche indépendantiste) Carles Riera, l'a qualifiée de "grave erreur politique".
"Un nouveau cycle de mobilisations et de désobéissance civile doit commencer", a-t-il menacé.
Roger Torrent assurait que l'ajournement avait pour but de défendre la tenue d'un débat d'investiture avec "toutes les garanties" pour Carles Puigdemont, autrement dit sans risque d'arrestation. Il a annoncé avoir demandé aux juristes du parlement de présenter leurs arguments en ce sens à la Cour constitutionnelle.
Le gouvernement espagnol s'est lui félicité du report, estimant qu'il avait permis "d'éviter que la démocratie ne soit tournée en dérision".
Un message privé de Puigdemont sème le doute sur sa candidature, ce mercredi
Carles Puigdemont a admis ce mercredi avoir eu des "doutes" sur sa candidature à la présidence de la Catalogne, qu'il assure maintenir, après la diffusion par une télévision espagnole d'un message privé où il jette l'éponge.
L'émission "El Programa de Ana Rosa" de la chaîne privée Telecinco a publié une série de messages adressés mardi soir par Carles Puigdemont à Toni Comin, ancien membre du gouvernement catalan destitué par Madrid.
Dans ces messages Carles Puigdemont commente le report de la séance visant à l'investir mardi au parlement catalan et estime avoir été "sacrifié" suite à un plan "de Moncloa", le gouvernement espagnol.
La chaîne a obtenu ces messages en filmant l'écran du téléphone du député Toni Comin, installé comme lui en Belgique, alors qu'il assistait à une réunion du parti nationaliste flamand N-VA.
Puigdemont lui écrit que tout est "terminé" et qu'il va se consacrer à défendre sa réputation.