Comme leur nom l'indique, les personnes porteuses d'un sang rare sont très peu nombreuses. C'est à elles que l'Etablissement français du sang de Perpignan s'adresse pour ce challenge qui se déroule jusqu'au 25 mars. Les donneurs d'origine africaine et antillaise sont particulièrement concernés.
4 sur 1 000, soit 0,004%. C'est la chance pour une personne possédant un groupe sanguin dit "rare" de trouver un donneur compatible. C'est aussi la probabilité contre laquelle Sylvie se bat tous les jours.
Sa fille, âgée de 17 ans, est atteinte de la drépanocytose, une maladie génétique touchant les globules rouges qui nécessite une transfusion toutes les 6 semaines. "Pour elle, c'est une fatigue intense et des douleurs chroniques au quotidien. C'est une maladie de la douleur qui est très dure physiquement et socialement", souffle Sylvie.
Le traitement est à base d'échanges transfusionnels. Toutes les 6 semaines donc, elle accompagne sa fille au CHU de Montpellier. Celle-ci reçoit 5 poches de sang au moyen d'un cathéter veineux fémoral. Mais difficile de trouver des donneurs compatibles pour la lycéenne, porteuse d'un sang rare comme 700 000 personnes en France. C'est pourquoi sa mère, présidente de l'association SOS Globi Occitanie, a lancé le Challenge "sangs rares" à Perpignan.
Plus de 250 groupes sanguins rares
"Le groupe sanguin ne se résume pas qu'à la lettre A ou B, au rhésus + ou -. En général, les gens ignorent la diversité des groupes sanguins, et que ceux-ci varient en fonction des gènes", explique Sylvie Bardy-Plantin. Ce qui explique que des groupes sanguins sont plus fréquents dans certains zones géographiques, et dans d'autres beaucoup moins.
"Quand de par ses origines une personne vient d'un autre continent, elle a besoin de sang qui est de facto peu fréquent en Europe", poursuit Anaïs Gallais-Umbert, médecin biologiste à l'EFS. Ainsi, les personnes originaires ou ayant des ancêtres originaires du continent africain, de l'océan Indien et des Caraïbes ont plus de chances de présenter un groupe sanguin particulièrement recherché pour la transfusion.
On peut être de n'importe quelle origine ethnique, et avoir un ascendant qui vient des pays que l'on recherche
Sylvie Bardy-Plantin, présidente de SOS Globi Occitanie
Il y a 5 ans, Sylvie a créé SOS Globi Occitanie pour inciter ces populations à donner leur sang. "Il y a beaucoup de personnes atteintes de la drépanocytose qui sont d'origine afro-antillaise et des pays du pourtour méditerranéen par exemple", précise-t-elle.
"Je lance un appel à toutes les communautés"
Avec son association, elle s'est donné le défi de faire venir au moins 60 donneurs de sang en deux semaines à la maison du don de Perpignan. Et parmi eux, peut-être, des personnes porteuses de sangs rares.
"C'est presque mission impossible, mais c'est la force de l'EFS de référencer ces donneurs, déclare Anaïs Gallais-Umbert. Dans les Pyrénées-Orientales, il n'y a aucun donneur compatible avec la fille de Sylvie. Nous faisons appel aux donneurs d'Ile-de-France, d'Alsace et de l'autre bout du pays."
"Je lance un appel à toutes les communautés, ethniques, sportives, musulmanes, chrétiennes, juives. Dites-vous que vous allez aider quelqu'un à vivre, et que demain, ça pourrait être quelqu'un de votre famille", interpelle la présidente de SOS Globi Occitanie.
Pour participer à ce challenge, rendez-vous à la maison du don de Perpignan Nord jusqu'au 25 mars. Pour savoir si vous êtes éligible au don du sang, l'EFS a mis au point ce questionnaire. Et si vous ne faites pas partie des 0,04% de personnes porteuses de sangs rares, "tout don est précieux", tient à rappeler la médecin biologiste de l'EFS.