C'était une promesse du gouvernement : lancer des fouilles pour retrouver le cimetière d'enfants de Harkis sur les terrains du camp de Rivesaltes où plusieurs dizaines de petits corps seraient enterrés. Un an plus tard, elles n'ont toujours pas commencé. Les familles s'impatientent.
Ils seraient plusieurs dizaines à avoir été enterrés quelque part sur l'ancien camp de Rivesaltes à proximité du Mémorial. Des enfants de Harkis ensevelis dans les années 1960 sans aucune sépulture. Pour Amar Meniker du Collectif Mémoire et vérité "la France ne sortira jamais grandie si elle n'est pas en capacité de regarder ses erreurs du passé."
Une douleur enfouie
Entre 1962 et 1964, de nombreux d'enfants de Harkis seraient décédés dans ce camp des Pyrénées-Orientales, au nord de Perpignan. Morts de froid ou bien de malnutrition. La stèle commémorative inaugurée en 2019 par Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’État auprès du ministère des Armées, affiche de 177 noms. Mais selon Amar Meniker, ils seraient bien plus à être morts dans le camp, principalement des bébés.
Il y a un an, le gouvernement s'était engagé à procéder à des fouilles pour retrouver les corps. Les recherches devaient démarrer au printemps dernier mais depuis rien n'a bougé.
Il a fallu 25 ans pour que le Mémorial de Rivesaltes voit le jour. Pour la stèle en hommage aux Harkis, il a fallu batailler pendant dix ans. Tout est long.
Amar Meniker, Collectif Mémoire et vérité
En 2023, un autre cimetière avait fait l'objet de fouilles, en accord avec les familles des Harkis. Une trentaine de tombes avait alors été découverte, certaines étaient vides. Aujourd'hui, les familles "attendent de pouvoir faire leur deuil" et espèrent enfin un dénouement à ce chapitre tragique de l'histoire franco-algérienne.