Le chanteur Cali a passé son enfance près de Perpignan, dans la petite ville de Vernet-les-Bains dans les Pyrénées-Orientales. Dans "Ô la belle vie", il nous raconte son attachement à la terre de sa jeunesse, lié à une histoire profonde, source d’inspiration permanente.
Dans les rues de Vernet-les-Bains, Sophie Jovillard a rendez-vous avec Cali, poète, musicien, auteur, artiste-interprète, comédien. De son nom, Bruno Caliciuri, est originaire de cette petite ville des Pyrénées-Orientales, située au cœur du Pays Catalan.
Le chanteur des très célèbres "Elle m'a dit" (2003) et "C'est quand le bonheur" (2003), nous raconte son attachement à la terre de sa jeunesse, s’imprégnant de souvenirs, ceux d’une vie passée, dont il se nourrit, toujours, au présent. Se ressourcer dans les lieux de son enfance est un besoin récurrent et fondamental pour Cali. Il le dit : la petite cité catalane restera, pour toujours, sa ville de cœur.
Vernet-les-Bains : retour aux sources
Entre mer et montagne, au pied du Canigou, montagne enchanteresse des catalans, Vernet-les Bains est l’endroit où Cali a grandi : "Quand j’arrive dans le village, j’ai de suite les années, les odeurs de mon enfance qui remontent".
Evidemment, c’est beau de voir le monde, mais le plus beau, c’est de ramener le monde ici
Cali
Au fil des années, la petite ville est devenue pour ainsi dire, un lieu essentiel à sa vie. "Un refuge" raconte l’artiste qui reste fidèle à ses racines et à sa terre de jeunesse. Mais aussi, "une nourriture", source d’inspiration, un ancrage dans sa vie de troubadour et peut-être même une force dans sa vie de tous les jours. Celle qui vient du lointain et de la mémoire. Celle qui lui permet de ne pas lâcher.
"Lâche pas" c'est d’ailleurs un des titres de son dernier album : "C’est pour moi. Je ne dois pas perdre pied dans ce monde de fou" raconte-t-il à Sophie.
Un artiste et un homme engagé
"Lâche pas". Un titre qui rappelle son engagement, que ce soit sur scène, en politique, ou dans le milieu associatif, mais aussi celui de ses aïeux, dont l’histoire profonde d’exilés, de combattants et de résistants, coule dans ses veines.
Cali est fils de militants socialistes et descendant d’une famille engagée dans la lutte contre toutes formes de fascisme. Son grand-père maternel, Henri, était catalan, communiste, maçon et boxeur. Le grand-père paternel, Giuseppe Caliciuri, était un italien. Après avoir fui son pays, en prise avec le fascisme de Mussolini, il épouse une infirmière catalane et s’engage dans les Brigades Internationales pour combattre Franco.
Son père, né à Barcelone, doit, avec ses parents, quitter l’Espagne franquiste, pour rejoindre la France, après la défaite des républicains. La famille passe par les camps d’exilés espagnols lors de la Retirada. L’histoire se répète…
De "ses familles" à ses passions catalanes
Dans la petite école, où sa mère, disparue trop tôt, était directrice - Cali avait 6 ans et c’est le drame de sa vie – il y passe une partie de son enfance, habitant, avec ses parents et sa fratrie, dans les logements de fonction. Son père disparu plus tard, bien qu'encore jeune, (Cali avait 24 ans) était adjoint au maire. Malgré les épreuves, l'artiste reste toujours attaché aux lieux de son enfance.
Dans les rues de la ville, au fil des déambulations, lui revient en mémoire les petits danseurs catalans, avec Carole, la coqueluche des garçons de l’école. Cali se souvient de tout.
Son adolescence : "quand je suis ici J’ai 16 ans à nouveau" répète-t-il, racontant qu'avec sa bande de copains, déjà rebelles, ils faisaient les 400 coups : "A Noël, le grand sapin érigé sur la place du village, on était les premiers à le scier".
Aujourd’hui, l'artiste garde toujours des liens étroits avec ses amis, "son autre famille", raconte sa soeur.
Champion de France junior de pétanque et ancien rugbyman, les grillades, cargolades et rigolades font aussi partie de sa vie.
"Chanter et prendre de l’amour"
La musique ? C’est ici que le chanteur catalan a fait ses premiers pas. Il explique aux enfants de l’école : "Il y avait un groupe à Vernet-les-Bains qui répétait. "Alix". On allait les voir et on les voyait toujours sourire, être heureux, faire de la musique. Et là, on s’est dit avec les copains de toujours : c’est comme ça, pour être heureux, il faut faire ça.". "Et moi, je n’ai jamais changé de direction".
Si tu veux être heureux dans la vie, il faut chanter et aller prendre de l’amour.
Cali
Cali nous embarque dans son univers amical, mais aussi artistique, en nous présentant, pas très loin de chez lui, à Rivesaltes des personnes qui comptent pour lui. Comme son luthier préféré, Jean-Yves Alquier, meilleur ouvrier de France, qui lui fabriqué sa guitare. Ou encore, Julien Lebart, son pianiste attitré et arrangeur, gérant du studio d’enregistrement "les fauteuils rouges", qui accueille aujourd'hui, de nombreux artistes venant de toute la France et d'ailleurs et avec qui, il a enregistré plusieurs de ses albums, en local.
"Ô la belle vie : "Cali, l'âme catalane". A voir le dimanche 30 avril 2023, à 12h55. Emission présentée par Sophie Jovillard. Réalisé par Laurent Desvaux. Une coproduction France 3 Occitanie et Grand Angle Productions.