L'avocat de Jacques Rançon mis en examen pour le viol et le meurtre de Mokhtaria Chaïb à Perpignan en 97, demande une prise en charge psychiatrique de son client. Il évoque un état mental fragile.
L'avocat de Jacques Rançon, qui a avoué le viol et le meurtre d'une des "disparues de Perpignan" en 1997, a indiqué jeudi avoir demandé une prise en charge psychiatrique de son client, évoquant un état mental "fragile".
Le cariste-magasinier de 54 ans est "abattu mais résigné", a déclaré l'avocat peu après l'audition de son client devant une juge d'instruction, après
un mois d'isolement.
Le conseil a précisé qu'il avait à nouveau sollicité "une prise en charge psychiatrique" à la juge d'instruction. Celle-ci lui a répondu qu'elle fera le nécessaire, selon l'avocat.
Cette prise en charge avait été demandée dès l'interpellation de Rançon, en octobre, mais "à ce jour, il n'a vu personne mis à part un psychiatre qui est venu le rencontrer pour l'expertiser", a regretté Me Capelet, qui juge cette situation "assez inquiétante".
"Sachant que mon client a lui-même alerté à plusieurs reprises le personnel pénitentiaire directement, il y a un souci", a souligné l'avocat. "Il est assez fragile et on n'est pas à l'abri d'un souci qui ne conviendrait à personne", a-t-il ajouté.
Jacques Rançon, originaire de la Somme, a été mis en examen et placé en détention provisoire le 16 octobre après avoir avoué le viol et le meurtre de Mokhtaria Chaïb, une étudiante française de 19 ans retrouvée le 21 décembre 1997 les seins et son appareil génital prélevés.
Les autres disparues
Le meurtre avait été à l'époque relié à celui de Marie-Hélène Gonzales, 22 ans, retrouvée le 26 juin 1998, également mutilée.
Une première jeune fille également brune, Tatiana Andujar, avait disparu dans le quartier de la gare en septembre 1995. Cette lycéenne de 17 ans n'a jamais été retrouvée.
Les disparitions avaient nourri la théorie d'un meurtrier en série mais aucun lien n'a été établi entre Jacques Rançon et les victimes autres que Mokhtaria Chaïb.
Quinquagénaire au lourd passé de délinquant sexuel, Rançon a été confondu par son ADN.
Ce jeudi matin, son audition devant la juge Delphine Despit n'a pas concerné les faits mais a consisté simplement à "retracer le parcours de mon client, enfance, scolarité, vie professionnelle, vie familiale et passé judiciaire", a indiqué Me
Capelet.
Le meurtrier présumé devrait être à nouveau entendu d'ici la fin de l'année sur les faits cette fois-ci .
Déjà condamné à huit ans de prison à Amiens en 1994 pour viol, le chômeur a été qualifié de "prédateur sexuel" par la partie civile.