L'homme mis en examen pour viol avec arme et assassinat, magasinier au chômage vivant à Perpignan avait déjà été condamné pour agressions sexuelles. Son ex-compagne mère de deux enfants le décrit comme un homme violent. Son témoignage recueilli par BFMTV.
L'homme relié à l'affaire des "disparues de la gare de Perpignan" par son ADN, un quinquagénaire au lourd passé de délinquant sexuel a été mis en examen ce jeudi, après avoir avoué l'assassinat de l'une des trois jeunes filles, 17 ans après les faits.
Une mise en examen pour viol avec arme en récidive et assassinat", a indiqué le procureur de la République, Achille Kiriakides, lors d'une conférence de presse tenue peu avant midi au palais de justice de Perpignan.
"Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité", a-t-il ajouté.
Reportage F2
Lourd casier judiciaire
L'homme, interpellé mardi midi dans un logement temporaire du nord de Perpignan, a un lourd casier judiciaire, a reconnu le procureur. Il a notamment été condamné à huit ans ferme par la Cour d'assises d'Amiens en 1994 pour le viol d'une femme.
"Il avait commencé à purger sa peine en 1992", a ajouté le procureur, se refusant à dire si le condamné était encore en prison lors de la disparition de Tatiana Andujar.
Gilles Soulier le patron du SRPJ, a fait état d'autres "condamnations de nature correctionnelle pour des menaces, des violences, des infractions de cette nature".
De source proche du dossier, on précise qu'en octobre dernier à Perpignan, le suspect a écopé d'un an pour menaces de mort sur son ex-concubine, mère de ses deux enfants. Il a été libéré en juillet après neuf mois de prison.
"Il m'avait suivie dans la rue avec un couteau, donc là, j'ai porté plainte", a raconté mercredi à RTL son ex-compagne, se présentant sous le prénom de Marie. Elle a partagé sept ans de sa vie avec lui.
Selon elle, l'homme partait fréquemment "la nuit". "On se demandait ce qu'il faisait, on n'a jamais su, à part soi-disant faire le tour de la gare".
Picard d'origine, le suspect est arrivé à Perpignan en septembre 1997 à sa sortie de prison, quelques mois avant le meurtre de Mokhtaria Chaïb, d'origine marocaine, a confirmé M. Soulier.
Le témoignage de son ex-compagne recueilli par BFMTV
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Déjà suspecté
Il faisait partie d'une centaine de suspects dans l'enquête lancée après la découverte du corps. De sources proches du dossier, on ajoute qu'il avait été entendu par la police et son logis perquisitionné. Des vêtements étrangers avaient été saisis chez lui mais les analyses n'avaient rien donné.
Son identité a été recoupée grâce aux progrès scientifiques qui ont permis la découverte de deux ADN masculins inconnus isolés sur la scène de crime de Marie-Hélène Gonzalez et un troisième sur celui de Mokhtaria Chaïb.
Ces ADN ont été croisés avec le fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) et c'est ainsi qu'est ressorti l'ADN du suspect, présent sur ce fichier et rapproché d'un ADN masculin partiel prélevé sur le corps de Mokhtaria Chaïb.
"C'est une énorme satisfaction", a souligné M. Soulier. Mais "l'enquête continue", a-t-il nuancé, en référence aux deux autres dossiers.
Le mystère encore entier
Echaudées par une succession d'espoirs déçus, les familles des victimes restent prudentes. Elles ont exprimé mercredi un "espoir". Leur avocat commun, Me Etienne Nicolau, a qualifié ce développement de "piste sérieuse".
Le procureur a requis son placement en détention provisoire qui devrait intervenir dans l'après-midi, mais a averti qu'il était "trop tôt à (son) avis pour se prononcer sur (l)es deux autres cas" de disparition.