Les élections régionales anticipées en Catalogne ont été marquées par une forte progression des listes indépendantistes qui remportent trois sièges supplémentaires au Parlement de la Generalitat. Elles ont cumulé pour la première fois plus de 50% des votes. Vox est 4e force politique.
Elles ont rempli leur objectif. Avec plus de 50% des votes, les listes indépendantistes ont renforcé leur majorité absolue au Parlement de Catalogne. Elles remportent 33 sièges pour Gauche Républicaine de Catalogne (ERC), 32 pour Ensemble pour la Catalogne (JxC) de l'ex-président régional Carles Puigdemont et 9 pour les radicaux de la CUP, soit un total de 74 sièges contre 70 lors du dernier scrutin de 2017.
Le socialiste Salvador Illa en tête du scrutin
L'ex-ministre de la Santé, Salvador Illa, est lui arrivé en tête avec environ 23% des voix et 33 sièges sur les 135 que compte le parlement régional. Ce dernier avait été envoyé à Barcelone par Pedro Sanchez pour écarter les indépendantistes du pouvoir qu'ils occupent depuis 2015.
"C’est une fantastique nouvelle pour rendre possible le changement et les retrouvailles pour lesquels ont tant travaillé les socialistes catalans", a réagi Pedro Sanchez sur Twitter.
El socialismo ha ganado las #Elecciones14F. Una fantástica noticia para hacer posible el cambio y el reencuentro por el que tanto ha trabajado @socialistes_cat.
— Pedro Sánchez (@sanchezcastejon) February 14, 2021
Gracias, @salvadorilla, por devolvernos la ilusión de conseguir un futuro mejor para Cataluña y para España. #PSC /❤
Mais le chef du gouvernement espagnol a semble-t-il manqué son pari. Salvador Illa a en effet peu de chance de se hisser à la présidence. Il lui faudrait sceller une alliance, mais les partis séparatistes se sont engagés par écrit à ne pas sceller d'accord avec lui.
Alliance impossible pour les indépendantistes ?
Même difficulté pour les indépendantistes qui doivent désormais dépasser leurs divergences pour sceller un accord de gouvernement. Mais l'alliance est plus qu'incertaine puisque cette année et pour la première fois, ERC (gauche indépendantiste favorable à un dialogue avec Madrid) est passé devant ses alliés de Junts (plus affirmés dans leur désir d'indépendance), devenus dernièrement des rivaux.
Nous avons freiné une opération menée par l'Etat (espagnol) pour expulser les indépendantistes des institutions.
Le candidat d’ERC devra donc choisir entre un nouveau pacte indépendantiste ou une alliance avec les forces de gauche, non indépendantistes, que certains partis réclamaient ce dimanche.
La poussée de l'extrême-droite
Le parti Vox qui n'avait aucun élu en Catalogne obtient 8% des suffrages et se classe comme 4e force politique en voix. Il pointe devant Cuidadanos et le parti populaire de droite.
Absention record
Autre actualité marquante de ce scrutin : l'absention record lors de ces élections. Celle-ci s'élève en effet à plus de 46%, soit 25 points de plus qu'en 2017. Le gouvernement régional avait décidé de repousser le scrutin à fin mai en raison de la pandémie mais la justice espagnole est intervenue pour rétablir la date initiale.
Signe du malaise chez les électeurs, environ 35 600 personnes sur les 82 000 tirées au sort pour servir d'assesseurs ont demandé à être dispensées de cette obligation. Malgré tout, les élections ont pu se dérouler normalement. Enfin quasiment, l'image des assesseurs tenant les bureaux de vote en combinaison blanches intégrales restera dans les annales.