ENTRETIEN. Les Pyrénées-Orientales toujours en état de sécheresse malgré les trombes d'eau

Ce sont des trombes d'eau qui se sont abattues sur certaines communes des Pyrénées-Orientales ce mardi 12 septembre. En une heure, il est tombé l'équivalent en eau d'un mois de septembre normal. Résultat : inondations et dégâts en cascades. Et le "trop d'eau en trop peu de temps" n'aura pas permis de recharger les nappes phréatiques. Entretien avec Nicolas Garcia, Conseiller Départemental, délégué à l'eau.

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"Mardi dernier, il est tombé entre 18 et 110mm de pluie dans les Pyrénées-Orientales, en fonction des endroits soit 100 litres d'eau au mètre carré². Malheureusement, cela n'a pas été efficace pour les nappes phréatiques. C'est tombé en à peine une heure et beaucoup de sols étaient imperméables."

Cette pluie n'a pas eu l'effet escompté ?

"Qu'il pleuve, c'est toujours positif. Mais l'intensité de l'orage a causé beaucoup de dégâts. L'idéal aurait été qu'il pleuve la même quantité en 24H ou 48H. L'effet aurait été complètement différent. L'eau, pour qu'elle recharge les nappes, il faut qu'elle ait le temps de s'infiltrer. Surtout avec des terres sèches. Par exemple, sur le Lac de la Raho, incidence zéro. Sur le barrage de Caramany, comme il n'a pas plu en amont, zéro. Sur le barrage de Vinça, comme il n'a pas plu en amont, zéro."

Le niveau du Lac de la Raho n'est pas remonté avec la pluie ?

"Absolument pas. S'il y est rentré 2.000m³, c'est comme mettre une goutte d'eau dans une bassine. Ça ne sert à rien. S'il y a un endroit où il n'y a pas eu d'incidence, c'est le lac de la Raho."

Il est tombé trop d'eau en trop peu de temps et pas au bon endroit ?

"S'il avait fait le même type d'orage en amont du barrage de Vinça et en amont de Caramany, cette eau aurait fini dans le barrage et donc là ça aurait été positif en double détente, c'est-à-dire que l'eau n'aurait pas pénétré mais ça remplissait le barrage. Dans le cas du Réart et du Tech, ils sont descendus aussi vite qu'ils sont montés. Le lendemain, il restait un filet d'eau dans le Réart, le surlendemain, il n'y avait plus rien. Toute l'eau est partie à la mer". 

Le département est donc toujours en stress hydrique ?

"Et oui. Cette pluie n'a rien changé aux arrêtés ou aux restrictions. On reste sur le même schéma que cet été. Cela confirme juste que le réchauffement climatique va provoquer de plus en plus ce genre de situations". 

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