La cadran solaire de Marc-André 2 Figueres n'en est pas à sa première polémique : vandalisée puis démontée en 2019, l'oeuvre pourrait être réinstallée à Rivesaltes, à la sortie de l'autoroute A9. Mais l'agglo souhaite que des modifications y soient apportées, pour mettre en valeur son territoire.
Le dossier du cadran solaire de Marc-André 2 Figueres est encore loin d'être clos.
Commandée par l'agglomération de Perpignan en 2013, l'oeuvre d'art, très critiquée pour son coût, avait été installée sur un giratoire de Rivesaltes en 2015 à la sortie Nord de l'autoroute A9. Elle avait par la suite été vandalisée, puis volontairement incendiée début 2019. Très endommagée, la structure de l'aiguille menaçait de s'effondrer et avait dû être retirée quelques mois plus tard. Depuis, elle est stockée sur un terrain appartenant à la commune de Rivesaltes.
Selon l'avocat de l'artiste catalan, Jean Codognès, les choses seraient toutefois en train d'évoluer : le cadran solaire pourrait prochainement être réinstallé.
Il y a environ deux mois, le président de l'agglomération Robert Vila a invité Marc-André 2 Figueres à une réunion. Il m'a ensuite adressé un courrier m'expliquant qu'il était prêt à remettre l'oeuvre en état, mais qu'elle n'était pas assez 'catalane'.
Selon Jean Codognès, le président de la communauté urbaine Perpignan Méditerranée Métropole souhaiterait que "des ballons de rugby et des grappes de raisin" soient ajoutés à l'oeuvre initiale "pour que l'on sente qu'on est en Pays catalan dès la sortie de l'autoroute". Une option à laquelle s'oppose aujourd'hui Marc-André 2 Figueres.
Robert Vila s’en explique : "Force est de constater que le cadran solaire n’a pas séduit la population. Demandez autour de vous, les gens n’identifient pas ce que c’est."
J’ai demandé à l’artiste de revenir au projet initial qui était de mettre en valeur notre territoire : nos vins, la mer, la montagne, le soleil, notre patrimoine à Perpignan …
Une oeuvre sur le thème du soleil
En 2013, la Communauté d'agglomération Perpignan Méditerranée est encore gérée par Jean-Paul Alduy. À l'époque, il demande à l'artiste catalan de travailler sur une réalisation sur le thème du soleil. Le projet et le bugdet alloué, autour de 300 000 euros, sont alors votés à l'unanimité par le conseil.
"La commande initiale n'avait rien à voir avec la culture catalane", rappelle Jean Codognès. "Si on veut modifier l'oeuvre, c'est possible, mais il faut avoir l'accord de l'artiste pour des questions de propriété intellectuelle et artistique."
Le président de la Métropole dément :
L’origine du projet était claire : les élus voulaient qu’aux portes d’entrées de notre Métropole, au péage Nord et au péage Sud, des oeuvres mettent en valeur notre territoire par des symboles.
La question se pose alors : si elle n'est pas "catalanisée", l'oeuvre sera-t-elle tout de même restaurée et réinstallée ? "La remettre en état pour refaire exactement la même chose, ça ne sert à rien, répond le président de la Métropole. Nous avons demandé à Marc André 2 de Figueres d’être un partenaire, je regrette qu’au lieu de jouer le jeu, il préfère la solution du conflit."
Marc-André 2 Figueres, attaché à sa réalisation
L'artiste catalan ne souhaite pas retoucher son oeuvre, labellisée par l'UNESCO en 2015. Après la demande de Robert Vila, "il est allé voir la ministre de la Culture et la DRAC Occitanie (Direction régionale des affaires culturelles) qui lui ont fait part de leur soutien", assure son avocat.
Jean Codognès affirme que Marc-André 2 Figueres reste ouvert à d'autres projets avec la communauté urbaine. "S'ils tiennent à avoir une oeuvre avec des grappes de raisin, ils peuvent lui confier un autre giratoire !", conclut-il.