Après l’affaire des faux Terrus du musée d’Elne, c’est maintenant sur le musée Hyacinthe Rigaud de Perpignan que les doutes se portent. Deux tableaux d’Augustin Hanicotte affichés sur Internet pour promouvoir une exposition font polémique. Eux aussi seraient faux.
Fortes présomptions
Deux tableaux d'Augustin Hanicotte, grand peintre fauviste, pour annoncer l'exposition "côte vermeille" qui doit débuter dans deux semaines au musée Rigaud. Jusque là rien d'original et c'est justement bien ça le problème. De fortes présomptions de faux pèsent sur les deux tableaux prêtés au musée par un collectionneur privé. "Il y a une lourdeur qui ne fait pas partie du style, de la technique d'Augustin Hanicotte", explique Eric Forcada, commissaire d’exposition et historien d’art indépendant.
Il y a une lourdeur qui ne fait pas partie du style, de la technique d'Augustin Hanicotte
Aujourd'hui, sur le site du musée et celui de la ville, plus aucune trace des tableaux d'Hanicotte pour annoncer l'exposition. Ni l'un ni l'autre n'ont souhaité répondre à nos questions. Autre indice du malaise : le musée va lancer une commission d'expertise de toutes ses oeuvres, sous le contrôle de la DRAC.
Une poignée d'individus gangrènent le marché
En attendant, selon un antiquaire installé à Collioure, Robin Dominois, ce nouvel épisode qui touche le monde de l'art dans les Pyrénées-orientales, est tout sauf anecdotique. "Nous avons affaire à un réseau structuré, très restreint de quelques personnes. L'énorme majorité des brocanteurs-antiquaires sont honnêtes, qui ne sont pas impliqués dans un trafic. Une poignée d'individus gangrènent le marché".
Alors que le travail d'enquête se poursuit, d'autres faux pourraient être révélés, dans les tous prochains jours...