Après la ligne THT France-Espagne et le tracé de la future LGV, c'est au tour d'un projet de gazoduc entre Roussillon et Catalogne de mobiliser les écologistes. Une interconnexion gazière baptisée STEP qui devrait être mise en service fin 2022.
Le projet STEP, South Transit East Pyrenees, c'est la construction d'un gazoduc enterré de 120km de long entre Barbaira dans l'Aude et Le Perthus à la frontière espagnole. Une canalisation qui ira ensuite jusqu'à Hostalric près de Gérone pour interconnecter à l'Est des Pyrénées, les réseaux de gaz entre France et Espagne.
Ce chantier porté par l'entreprise TIGF était présenté mardi, à Perpignan, dans le cadre de la première étape de la concertation publique.
Son coût en France est estimé à plus de 290 millions d'euros.
Le tracé définitif n'est pas encore défini mais en 2021 les travaux doivent débuter pour une mise en service, fin 2022.
44 communes de l'Aude et 51 des Pyrénées-Orientales sont concernées.
120 km de canalisation à travers le Roussillon et les Pyrénées
Le gazoduc enterré à 1 mètre de profondeur minimum et d’un diamètre de 90 cm doit relier la station de compression existante de Barbaira dans l'Aude à la frontière espagnole, avec 7 à 8 "postes de sectionnement", qui servent à la surveillance et à la maintenance du réseau.
Selon Mediapart, le tracé provisoire est une aire d'étude de 2.800 km².
Elle va du Perthus à Barbaira par la région de Thuir et de Baixas, Tautavel-Opoul, les Basses Corbières (entre Durban, Portel, Saint-André-de-Roquelongue, Boutenac et Ferrals) et le nord de l'Alaric.
Avant d'établir cette aire d’étude, 7 zones d’exclusion ont été identifiées.
La partie la plus accidentée du massif des Corbières, la montagne d’Alaric, le massif de Fontfroide, la zone littorale incluant l’agglomération de Narbonne, l’agglomération de Perpignan, la partie la plus accidentée du massif pyrénéen et le Haut-Vallespir.
Une future interconnexion entre Europe, Afrique et ports gaziers
STEP reliera la France au réseau espagnol, principalement pour assurer l'alimentation en gaz de l'Espagne.
Cette connexion à l'Est des Pyrénées pourrait aussi servir au gaz algérien qui arrive par le gazoduc sous-marin MedGaz à Almeria (en provenant de Beni Saf), mais aussi aux terminaux portuaires espagnols Barcelona, Sagunt et Cartagena, où arrive du GNL (gaz naturel liquéfié) provenant du Qatar, du Nigeria et de Trinidad et Tobago.
Les riverains inquiets
Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si les arguments de ce future gazoduc n'évoquaient pas ceux de la THT, en son temps. Dans la salle, mardi, des questions fusaient sur l'utilité du projet, l'intéret pour les habitants. Bref la vigilance est de mise.
Première réunion publique, le 27 novembre à Thuir. D'autres suivront jusqu'à la fin de la phase de concertation, le 23 janvier prochain.