GRDF, le gestionnaire du réseau de gaz en France, envisage un geste en faveur des clients pénalisés par le récent conflit social qui a secoué l'entreprise autour des salaires, a indiqué jeudi la direction. Des coupures ponctuelles avaient eu lieu à perpignan dans les Pyrénées-Orientales.
Le mouvement, d'ampleur national et qui a surpris l'entreprise par sa radicalité, a été très suivi en Ile-de-France où les grévistes ont bloqué des sites à l'appel du syndicat CGT. Il s'est traduit par des délais de mise en service du gaz gênants pour des clients qui emménageaient en plein hiver, ou des coupures ponctuelles à Perpignan dans les Pyrénées-Orientales.
Montant à préciser
"On sera sans doute amenés à faire un geste pour certains", a indiqué la directrice générale de GRDF, Laurence Poirier-Dietz, devant l'association des journalistes économiques et financiers (Ajef). Elle a précisé que cela concernait "moins de 5.000 clients", tous situés en Ile-de-France et qui devront se manifester auprès de l'entreprise dès lors qu'ils se sont trouvés "dans une situation compliquée". Ce geste, d'un montant non précisé, prendra la forme d'un versement bancaire.
GRDF est le principal distributeur de gaz en France avec 11 millions de clients. Interrogée sur le coût du mouvement, terminé depuis mardi, Mme Poirier-Dietz a précisé qu'il était "en cours de chiffrage" : "on n'a pas de pénalités avec les clients (...) et on peut avoir des pénalités avec des promoteurs et des gens à qui on avait promis le gaz et un contrat de raccordement."
"On n'avait pas vu ça depuis longtemps", a-t-elle ajouté. "On a fait face à un certain nombre d'exactions, des dégradations de sites, des véhicules qui ont eu les pneus crevés (...) Les atteintes à l'entreprise, à son matériel ou ses sites, ce n'est pas acceptable, comme d'ailleurs d'aller couper le gaz à des clients, on a parlé de Neuilly mais il y a eu aussi (d'autres coupures) ça et là, à Perpignan, etc, je le condamne, ce n'est pas dans l'ADN des gaziers", a commenté Mme Poirier-Dietz.
Négociations salariales
La direction de GRDF avait signé en novembre un accord salarial avec trois syndicats (CFDT, CFE-Energie, FO) prévoyant 2,3% d'augmentation, en complément d'une augmentation du salaire national de base (SNB) obtenue au niveau de la branche. La CGT, majoritaire chez GRDF, demandait 2,3% supplémentaires ainsi que "plus d'augmentations générales et moins d'augmentations individuelles", selon Mme Poirier-Dietz.
Un accord a finalement été trouvé pour les 12.000 salariés de l'entreprise prévoyant une prime additionnelle en 2023 d'au moins 50 euros et pouvant atteindre 87 euros pour les plus bas salaires, portant la revalorisation pour tous à au moins 200 euros bruts mensuels.
Ecrit avec AFP