Il est accusé d'avoir cogné la tête d'un mineur contre le mur lors d'une interpellation, un policier municipal devant le tribunal

Un policier municipal est jugé à Perpignan, ce lundi 6 mai, pour violences par personne dépositaire de l'autorité publique. Il est notamment poursuivi pour avoir cogné la tête d'un suspect, mineur et menotté en décembre dernier sur un point de deal en centre-ville. La scène avait été filmée.

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Un policier municipal de 45 ans comparaissait ce matin, lundi 6 mai, devant le tribunal correctionnel de Perpignan pour violences volontaires sans ITT par personne dépositaire de l'autorité publique. Ancien militaire devenu policier, il était mis en cause dans deux affaires d'interpellations musclées à Perpignan.

Deux affaires

L'une remontait au 8 juin 2023 quartier Saint Assicle, dans le centre-ville de Perpignan lors de l'arrestation d'un jeune homme, l'autre au 5 décembre 2023. La vidéo amateur de l'interpellation diffusée sur X (ex-Twitter) révélée par Mediapart avait fait le tour des réseaux sociaux.

On y voyait un jeune homme au sol, menotté et relevé par l'agent lui cognant la tête contre la grille d'un mur. Le jeune homme avait été blessé à l'arcade sourcilière et à la bouche. Dans le rapport transmis à la police nationale, ce jour-là, les agents de la municipale avaient expliqué que la blessure était consécutive à une chute.

À l'audience, le policier s'est défendu en plaidant l'inexpérience. Stagiaire en novembre 2021, il était sorti d'école en mars 2023. Il a également avancé "que les gestes pratiqués étaient des gestes enseignés lors de la formation". Son avocat a plaidé la relaxe.

"C'est une chance que la vidéo existe", a rétorqué l'avocat du mineur, partie civile, pour contredire cette version. Il a demandé 1500 euros de dommages et intérêts. Le jeune homme n'était pas présent à l'audience.

Deux enquêtes

Le procureur avait ouvert une enquête en parallèle à celle, en interne de la police municipale.

À l'audience, il a requis six mois de prison avec sursis et l'inscription de la condamnation au casier judiciaire afin que l'agent n'exerce plus sur la voie publique. Il avait été mis "hors de cause par ses supérieurs" mais placé sous contrôle judiciaire et interdit d'exercer jusqu'à son procès.

France Victimes s'était constituée partie civile dans ce dossier. 

Y-a-t-il eu dérapage lors de l'interpellation ? La justice rendra son délibéré le 8 juillet.

Écrit avec Laura-Laure Galy

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