A la veille de la plus que probable mise sous tutelle de la Catalogne, le parlement régional se réunit aujourd'hui. Il pourrait, comme l'avait laissé entendre Carles Puigdemont, déclarer l'indépendance.
Ce jeudi 26 octobre et ce vendredi 27 octobre vont être deux journées décisives pour la Catalogne. Le parlement catalan siègera à partir de 16 heures, soit une heure avant la réunion à Madrid d’une commission sénatoriale devant décider de la mise sous tutelle de la région.
Le parlement catalan pourrait, comme avait prévenu Carles Puigdemont le 19 octobre, "procéder, s’il l’estime opportun, à voter une déclaration formelle d’indépendance".
Le président de la Catalogne a par ailleurs fait savoir hier qu’il n’irait pas s’exprimer devant le Sénat, où il était invité. Ce refus, creusant encore davantage l’écart entre Madrid et Barcelone, est une réponse à l’annonce faite par Mariano Rajoy que sa décision de prendre le contrôle de la Catalogne était sans retour : "C’est la seule réponse possible, la seule", a déclaré le Premier ministre espagnol.
C’est ce vendredi que le Sénat doit décider en séance plénière s’il accorde au chef du gouvernement, au titre de l’article 155 de la Constitution, le pouvoir de destituer l'exécutif indépendantiste catalan, la mise sous tutelle de sa police, de son Parlement, de ses médias publics, pour six mois, le temps d'organiser début 2018 dans la région des élections remettant tout à plat.
L’issue de ce vote devrait être favorable à Mariano Rajoy, puisque les conservateurs disposent d’une confortable majorité de sièges au Sénat. Ils devraient en plus pouvoir compter sur le soutien du Parti socialiste et des libéraux du parti Ciudadanos, né en Catalogne contre l'indépendance.
Les Catalans partagés
Car la question de l’indépendance fait débat en Catalogne même. Plusieurs membres du gouvernement catalan se sont exprimés contre une déclaration unilatérale d’indépendance et pour des élections régionales anticipées, qui permettraient à tous les Catalans de s’exprimer et renouvelleraient un parlement dominé à l’heure actuelle par les indépendantistes.
Dans le même temps, des "Comités de défense du référendum" (CDR), des plateformes plateformes citoyennes qui avaient mobilisé des milliers de Catalans pour "protéger" les bureaux de vote du référendum sur l'indépendance interdit, le 1er octobre, ont commencé à battre le rappel, estimant que l’indépendance est légitimée par le dernier scrutin.