Indépendance de la Catalogne : "Une terre de repli" pour Puigdemont dans les Pyrénées-Orientales

Des partisans français de l’indépendance de la Catalogne offrent l’hospitalité au président du gouvernement catalan. S'il doit s'exiler, Carles Puigdemont aura un point de chute à Théza, près de Perpignan. Découvrez les 5 étapes de la mise sous tutelle de la Catalogne.

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Au moment du référendum sur l'indépendance de la Catalogne, le 1er octobre dernier, des millions de bulletins de vote avaient été discrètement imprimés et cachés dans les Pyrénées-Orientales.
Cette fois, les partisans français de l’indépendance offrent l’hospitalité au président du gouvernement catalan, s'il doit s'exiler après l'application de l'article 155.

Des logements pour le chef du gouvernement et son équipe


Les défenseurs de l'indépendance de la Catalogne, côté français, ont tout prévu. Le gîte et le couvert pour Carles Puigdemont, si jamais le président de l'exécutif catalan doit quitter l'Espagne, notamment pour échapper à une arrestation. Alors que lui-même n'a jamais évoqué ce scénario, toute une logistique se met en place.

Un point de chute a été décidé. Il s’agit d’une grande maison, implantée sur la commune de Théza, au sud de Perpignan. Carles Puigdemont y restera autant qu’il voudra, déclare son propriétaire, Robert Casanovas, professeur d’économie à Perpignan.

"C’est au gouvernement Generalitat de voir quelle est la meilleure stratégie à adopter. En tout cas, nous sommes prêts. Il y aura une terre de repli ici", précise le militant indépendantiste.

Des partisans français de l’indépendance de la Catalogne offrent l’hospitalité au président du gouvernement catalan. S'il doit s'exiler, Carles Puigdemont aura un point de chute à Théza, près de Perpignan. ©F3 LR


Les menaces de désobéissance s'accumulent... jusqu'à proclamer l'indépendance vendredi ?


Les plus radicaux des indépendantistes catalans ont promis ce lundi d'orchestrer une campagne de désobéissance massive si Madrid prend le contrôle de cette région autonome vendredi et aucun rapprochement ne semblait en vue pour éviter l'escalade.

La majorité séparatiste du parlement régional catalan a aussi annoncé la tenue d'une séance parlementaire jeudi, à la veille de la mise sous tutelle de la région, qui doit être votée vendredi par le Sénat espagnol.
Cette séance, qui pourra aussi se prolonger jusqu'à vendredi, aura pour but d'analyser "l'agression institutionnelle" dont les indépendantistes accusent le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy, a précisé le chef de la coalition sécessionniste "Ensemble pour le oui" au parlement, Lluis Corominas.

En cas de mise en oeuvre de ces mesures drastiques de la part de Madrid, les séparatistes ont menacé de faire voter une déclaration unilatérale d'indépendance au parlement catalan.


Les indépendantistes prévoient que leur parlement siège jeudi


Les indépendantistes majoritaires au Parlement de Catalogne prévoient la tenue d'une séance plénière de cette assemblée dès jeudi, à la veille de la mise sous tutelle de la région prévue par Madrid, a annoncé le porte-parole de leur coalition.

Cette séance du Parlement régional pourrait se prolonger jusqu'à vendredi, quand le Sénat à Madrid doit en principe voter sur les mesures de mises sous tutelle de la Catalogne, selon cet élu, Lluis Corominas.

Les 5 étapes jusqu'à la mise sous tutelle de la Catalogne
Le gouvernement conservateur espagnol a annoncé samedi qu'il demanderait au Sénat, où il détient la majorité absolue, de l'autoriser à prendre une série de mesures pour prendre directement les rênes de la Catalogne, où les séparatistes menacent de faire sécession.

Voici les différentes étapes jusqu'à cette autorisation, prévue en principe vendredi au Sénat.

Lundi
A Madrid, le Sénat, qui compte 260 élus dont 149 du Parti populaire de Mariano Rajoy (conservateur), est déjà saisi de la demande du gouvernement de déclenchement de l'article 155 de la Constitution.
Il s'agit principalement de permettre à Mariano Rajoy de destituer l'exécutif de la Catalogne, qui sera alors dirigée depuis Madrid. M. Rajoy veut aussi mettre sous tutelle la police régionale, le parlement et les médias publics de la région.
Les sénateurs choisissent les membres d'une commission des Affaires territoriales et constitutionnelles chargée d'examiner la demande du gouvernement.

Cette commission sera composée de 27 membres, dont 15 du parti conservateur, six socialistes, deux élus représentant Podemos et ses alliés, un sénateur du parti nationaliste basque (PNV, conservateur), un élu des Iles Canaries, un parlementaire sans étiquette et deux sénateurs catalans représentant le parti PdeCAT de Carles Puigdemont et la gauche indépendantiste (Gauche républicaine de Catalogne).

Mardi
A 13h00, cette commission est constituée.
Elle doit en principe adresser une réquisition formelle à Carles Puigdemont, le président régional catalan, afin de lui faire connaître les mesures que le gouvernement souhaite prendre et lui offrir la possibilité de s'exprimer sur le sujet.
Il peut répondre par écrit, se faire représenter, ou se rendre à Madrid pour répondre en personne.
Un porte-parole du gouvernement catalan a précisé lundi qu'il n'avait pas encore pris de décision sur ce point.

Jeudi
Au Sénat à 12h00, réunion des rapporteurs de la comission en charge de débattre sur les mesures que souhaite prendre le gouvernement. Puis débat en commission à partir de 17h00.
En parallèle, le Parlement régional catalan pourrait organiser une séance plénière qui démarrera aussi jeudi.
Ce jour-là, des organisations universitaires indépendantistes ont appelé à une grève des étudiants en Catalogne.

Vendredi
A 10h00 : séance extraordinaire du Sénat espagnol sur la mise en oeuvre de l'article 155.
Le Parlement régional de Catalogne, où les indépendantistes disposent d'une majorité de 72 élus sur 135, pourrait siéger au même moment.

Les indépendantistes ont laissé entendre qu'en cas de mise en oeuvre de l'article 155 il pourrait voter une déclaration unilatérale d'indépendance.
Dans tous les cas de figure, jusqu'à la dernière minute, le gouvernement pourrait suspendre sa demande si le président catalan Carles Puigdemont convoquait des élections régionales et acceptait l'ordre constitutionnel espagnol.

Le Parti socialiste, qui soutient le gouvernement sur cette batterie de mesures en dépit de l'opposition de plusieurs maires socialistes en Catalogne, tente d'encourager un "dialogue".
Miquel Iceta, son chef en Catalogne, a encore insisté lundi: "La manière de débloquer cette situation, c'est de convoquer immédiatement, le plus vite possible, des élections", a-t-il dit.

Samedi
Publication des mesures votées par le Sénat au journal officiel en Espagne, permettant leur mise en oeuvre. Le délai de six mois pendant lequel cet accord est valable commence à courir.
Le gouvernement destitue l'exécutif catalan.
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