Mise à jour - Jeudi soir, la Cour suprême madrilène a écroué la présidente du Parlement de Catalogne. Carme Forcadell, poursuivie pour "rébellion" après la déclaration d'indépendance de son assemblée, devrait sortir dans les prochaines heures, après le versement de la caution de 150.000 euros.
Plusieurs membres du noyau dur séparatiste sont déjà derrière les barreaux. Carme Forcadell avait rejoint la liste des fonctionnaires catalans écroués par Madrid hier soir. L'avocat de Carme Forcadell, Andreu Van Den Eynde, s'est rendu à la prison madrilène à 11 h 30 où est incarcéré Carme Forcadell, après avoir quitté le Tribunal Suprême, où il a procédé au paiement de la caution, selon l'Indépendant.
##fr3r_https_disabled##Toujours selon le quotidien, l'argent proviendrait de la caisse de solidarité de l'association indépendantiste ANC (Assemblée Nationale de Catalogne).
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Carme Forcadell et cinq autres élus avaient été entendus plus tôt dans la journée. Le seul non indépendantiste a été remis en liberté, tandis que les quatre autres disposent d'une semaine pour réunir 25.000 euros et éviter la prison.
"Sans liberté d'interdire le vote"
Pour sa défense, la présidente du Parlement catalan a assuré devant le juge qu'elle n'avait pas "la liberté d'interdire un vote", selon un de ses porte-parole.
Elle aurait aussi expliqué que la déclaration d'indépendance était "sans effets juridiques", selon des sources ayant assisté à l'interrogatoire.
Le 27 octobre, c'est Carme Forcadell qui avait compté, un à un, les bulletins des députés catalans en faveur de la sécession.
Soutiens des indépendantistes
Cette incarcération a suscité l'émoi des Catalan. Carles Puigdemont, président indépendantiste destitué de Catalogne, a immédiatement réagi sur Twitter. Il déplore que Mme Forcadell soit contrainte de "dormir en prison pour avoir permis un débat démocratique".
##fr3r_https_disabled##De leur côté, les indépendantistes catalans avaient accueilli Carme Forcadell au tribunal en criant : "Vous n'êtes pas seuls!" Les anti-indépendance quant à eux scandaient : "Puigdemont en prison!"
Une enquête est en cours sur de possibles faits de rébellion ou sédition, voire de malversations de fonds, commis en vue de déclarer l'indépendance.
Pour l'heure, huit membres du gouvernement séparatiste destitué par Madrid sont déjà inculpés et écroués.
Quant à M. Puigdemont et quatre de ses "ministres", ils ont fui en Belgique et sont visés par un mandat d'arrêt espagnol.
Prisonniers politiques ?
Alors, ces indépendantistes sont-ils réelement des prisonniers politiques, comme l'affirme M. Puigdemont ? Le président destitué a publié une lettre dans le quotidien catalan El Punt Avui, pour réclamer la "libération des prisonniers politiques retenus en otage par l'Etat espagnol".
De son côté, l'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International ne considère pas les hommes et femmes politiques écroués comme des "prisonniers d'opinion".
La raison : ils sont accusés d'actes qui peuvent constituer des délits. En Espagne, le délit de rébellion est passible de 15 à 30 ans de prison, et celui de sédition d'un maximum de 15 ans.