La lutte contre le recul du trait de côte, particulièrement sur notre littoral, est un enjeu majeur pour les années à venir. À Perpignan, une jeune entreprise participe à un essai prometteur, grâce à l'impression en 3D de blocs en béton responsable.
Et si c’était ça, la solution pour freiner l’érosion côtière ? Des récifs artificiels, en béton et créés par une imprimante 3D, imaginés par les chercheurs montpelliérains de LineUp Ocean, et réalisés dans un hangar de Perpignan.
C’est là qu’opère 3D Concrete, une jeune entreprise innovante, en activité depuis un an. Son atout ? Une immense imprimante 3D, qui permet de créer des structures en éco-béton.
"On vient superposer des couches de béton les unes sur les autres, grâce à la tête d'impression située juste au-dessus de nous. Ici, nous sommes sur une structure qui est à 80 % vide, c’est un gros intérêt sur le plan écologique, d'autant que nous travaillons avec des bétons qui sont bas carbone et nous allons bientôt intégrer de la coquille d'huîtres", explique Julien Lesot de 3D Concrete.
Des formes impossibles à reproduire sans technologie de pointe.
"Ces formes sont très complexes, très organiques avec ce motif de mangrove. Aujourd'hui, ce sont des formes que l'on arrive à fabriquer qu'avec un processus d'impression 3D. Avec des techniques de moules ce serait extrêmement complexe et onéreux, voire impossible", poursuit le spécialiste.
Une nurserie marine
Cette solution, imaginée après des années de recherche en hydrodynamie, permet un réensablement naturel. Mais pas uniquement.
"Ces deux modules sont complètement différents. De ce côté-là, on a un module qui a pour fonction d'atténuer la houle, alors que cet autre module fera aussi fonction de nurserie pour la faune et la flore marine", détaille Benjamin Boulenc de 3D Concrete.
En France, 20% des côtes sont en recul : cette dernière innovation est donc scrutée de près par les collectivités locales.
"Même si en laboratoire les modules ont montré une réelle efficacité, l'objectif est de déployer un démonstrateur dans le département afin de récolter toutes les données lors de phases de houle importante", projette Benjamin Boulenc.
En attendant, dès l’automne, c’est Palavas-les-Flots qui va servir de ville test avec l’immersion de 30 à 60 de ces blocs porteurs d'espoir.
Écrit avec Barabara Gorrand.