"J'ai perdu 80% de mon chiffre d'affaires" : des jardinières menacent de s'effondrer, la boulangerie située en dessous contrainte de fermer en urgence

Un arrêté municipal contraint deux commerces de Canet-en-Roussillon (Pyrénées-Orientales) à fermer leurs portes. Un bureau de tabac et une boulangerie, "victimes" collatérales d'un risque d'effondrement de jardinières situées sur la façade de l'immeuble situé au-dessus.

Risque d'effondrement 

Coup dur pour deux commerçants de Canet Sud dans les Pyrénées-Orientales. Situés sur le front de mer de cette commune du littoral catalan, les gérants d'un bureau de tabac et d'une boulangerie ont été informés du jour au lendemain de la fermeture administrative de leur entreprise. En cause : la vétusté d'une douzaine de jardinières maçonnées situées en façade de la résidence juste au-dessus des commerces. Des dégradations jugées dangereuses pour les passants et les clients des boutiques au rez-de-chaussée. 

Je suis dépité mais je n'ai pas le choix. Y a toujours pire dans la vie alors il faut faire avec.

Moïse Devigne, gérant de la boulangerie

Mise en sécurité, deux commerces impactés

Des jardinières qui menaceraient potentiellement de s'effondrer, c'est ce qu'a constaté un expert. Pas question pour la Mairie de Canet de prendre quelque risque que ce soit. Le maire, Stéphane Loda, a immédiatement pris un arrêté de mise en sécurité du site. Une action qui vise à protéger les riverains tout en apportant son soutien aux commerçants impactés. Une étude technique prévoit la mise en place d'étais. "Cela devait durer un mois" confie le maire qui "espère que cela ira plus vite". 

Nous sommes tous mobilisés pour aller le plus vite possible et j'espère que d'ici la mi-juin, le bureau de tabac et la boulangerie pourront retrouver une activité normale.

Stéphane Loda, Maire de Canet-en-Roussillon

En attendant, impossible pour les commerces concernés d'accueillir du public. Leur espace de vente doit rester fermé par mesure de sécurité. Moïse, le gérant de la boulangerie garde le sourire malgré le manque à gagner.

En une semaine, j'ai perdu 80% de mon chiffre d'affaire. Je ne sais pas comment je vais faire. D'autant que pour mon assurance, je suis couvert pour une perte d'exploitation en cas d'incendie, d'innondation, écroulement ... mais pas dans le cas d'une fermeture administrative.

Moïse Devigne, gérant de la boulangerie

Une lueur d'espoir tout de même pour le gérant de la boulangerie : la mise à disposition de barnums, installés par la Ville de Canet. Une protection qui offre à Moïse l'opportunité de sauver une partie de son activité et de sa trésorerie en créant un espace de vente dans la rue, à côté de sa boutique.

Une solution de secours qui permet à Moïse de maintenir son activité, sa surface de production pouvant toujours être en fonctionnement. Un soulagement pour le commerçant malgré une baisse constatée de 2/3 de son activité. Là encore la mairie tente d'accompagner au mieux le gérant avec une exemption de la redevance de sa terrasse. 

Nous avons décidé de ne pas réclamer les droits de terrasse durant la fermeture, au prorata du temps que le commerce restera fermé.

Stéphane Loda, Maire de Canet-en-Roussillon

Un début de saison compliqué pour les deux commerces de Canet Sud qui espèrent une sécurisation rapide des lieux pour une réouverture envisagée vers la mi-juin.