Suite à une plaisanterie mal interprétée, deux parents ont été arrêtés par la police municipale de Perpignan (Pyrénées-Orientales) et jugés pour "délaissement d'enfant". Ils ont été séparés de leur bébé âgé de quatre mois. Depuis, leur avocat essaie de débloquer la situation.
Deux jeunes parents vivent une situation ubuesque. Tout commence vendredi dernier à Perpignan (Pyrénées-Orientales). Alors que le couple discute dans la rue, avec une lointaine connaissance, la jeune mère, accompagnée de son bébé de quatre mois, plaisante : "Elle est belle ma fille, je vous la vends ! Mais attention, elle n'a pas de prix !". Son interlocuteur prend sa remarque au pied de la lettre et alerte immédiatement la police municipale. Quelques minutes plus tard, le couple est arrêté et séparé de son bébé.
Le quiproquo finit au tribunal
Les parents de l'enfant sont un couple de gens du voyage, originaire du Nord de la France. Samedi dernier, ils se rendent à Perpignan pour célébrer un mariage. La plaisanterie de la jeune maman est mal interprétée par son interlocuteur, qui considère qu'elle veut effectivement vendre l'enfant. La police municipale de Perpignan arrête le couple et le met en garde-à-vue. Le juge formule alors une ordonnance de placement provisoire pour le bébé de quatre mois, qui est envoyé dans une pouponnière.
Dès le lundi, le couple est jugé en comparution immédiate. "Le ministère public a considéré que les faits étaient suffisamment graves, qu'il y avait réellement volonté d'abandonner l'enfant. Il a requis six mois de prison avec sursis, pour "donner une leçon" aux parents", explique Me Matthieu Vouchet, avocat de la famille.
C'était une sorte de plaisanterie potache ! Même l'unique témoin, qui a alerté la police, a dit ne pas trop savoir si la jeune femme était sérieuse. Ce dossier est insensé !
Le tribunal a finalement relaxé le couple. Mais si les parents sont libres, ils n'ont toujours pas pu retrouver leur enfant. En effet, une seconde procédure, déclenchée par l'ordonnance de placement provisoire, est toujours en cours. "La maman, sujette à l'épilepsie, est dans un état de stress absolu, elle ne demande qu'à revoir son bébé", décrit Me Vouchet. "Cette procédure représente le côté absurde et rigide que peut parfois avoir la justice", regrette l'avocat.
Suite à ses requêtes, l'institution a su se montrer humaine : l'audience, initialement prévue le 10 juin, a été avancée à ce jeudi après-midi. Les parents, qui n'habitent pas la région, ne devraient donc pas être séparés plus longtemps de leur bébé.