Xavier Roca, conseiller municipal d’opposition à Pezilla-la-Rivière, près de Perpignan est visé par des menaces de mort. Il a reçu la semaine dernière une lettre anonyme. Ce n'est pas la première mais cette fois, il a décidé de porter plainte.
"La mairie nous appartient [ ...]on te tuera avant" : des termes violents et des menaces explicites. Lorsque Xavier Roca, élu d'opposition à Pezilla-la-Rivière dans les Pyrénées-Orientales reçoit une première lettre à son domicile en juillet, puis une seconde en janvier, il ressent d'abord de la sidération puis de l'inquiétude. "On touche à la sécurité de ma famille. Je pense à mes enfants en bas âge, scolarisés à l'école du village. C'est très compliqué à gérer. Passé l'inquiétude, la détermination est beaucoup plus forte".
Ces lettres visent clairement à m'intimider et à me faire taire.
Xavier RocaElu, victime de lettres de menaces
"Je refuse. Je suis un élu de terrain, de proximité et j'ai vraiment envie d'aller jusqu'au bout de ma démarche. Je ne renierai jamais mes valeurs pour une simple lettre de menaces".
Saisie du procureur
Xavier Roca s'est présenté aux dernières élections municipales. Il dénonce ce qu'il appelle l'opacité de la majorité. Une des raisons pour lesquelles il serait victime de ces menaces
"Ce sont mes activités à la mairie qui dérangent. J’ai dernièrement dénoncé des faits présumés d'irrégularités sur des marchés publics dans un courrier adressé au procureur de la république. Il a d'ailleurs ouvert une enquête préliminaire toujours en cours. Ce n'est pas un simple papier froissé qui va m'arrêter", martèle Xavier Roca.
Il a porté plainte, il espère que les auteurs seront appréhendés
Le maire condamne
Le maire est choqué et perplexe. Il se demande pourquoi ces faits se produisent maintenant sur sa commune. "Je condamne ces faits. La violence est dans l'air du temps de notre société. Il faut la combattre tous les jours", ajoute Jean-Paul Billes, maire de Pézilla-la-Rivière
Les menaces de morts sont des faits graves, lourdement sanctionnés."On encourt une peine de prison de minimum trois ans d'emprisonnement", précise Nicolas Nassier, avocat au barreau de Perpignan.
Depuis quelques années les menaces de mort envers les élus ont augmenté. Selon le ministère de l'intérieur, en 2023, 2387 faits de violences verbales ou physiques ont été recensés.
Écrit avec Christophe Pétraud.