L'individu âgé de 65 ans reprochait à des adjoints à la mairie de Tourbes (Hérault) d'harceler sa compagne, également élue. Il avait interrompu une réunion organisée par le maire et proféré ses menaces. Selon l'Association des maires de France, les agressions envers les élus sont en augmentation.
Le parquet de Béziers a condamné un homme ayant menacé de mort des adjoints à la mairie de Tourbes, près de Pézenas, à 3 mois de prison avec sursis et une amende de 300 € le 28 juin. L'individu reprochait aux élus d'harceler sa compagne, également adjointe dans cette commune de 1500 habitants. Le Héraultais âgé de 65 ans était inconnu de la justice.
Dans la soirée du 23 juin, le sexagénaire a reçu des SMS de sa compagne. D'après elle, deux élus lui parlaient mal voire la harcelaient en pleine réunion avec le maire Lionel Puche et d'autres adjoints. D'après un communiqué du procureur de la République du tribunal judiciaire de Béziers, Raphaël Balland, " l'homme, en colère, a alors décidé de se rendre sur les lieux, attrapant l'un des adjoints par le T-shirt tout en proférant ses menaces de mort".
Les adjoints se sont réfugiés dans un bureau annexe et pendant ce temps, le maire est parvenu à maîtriser physiquement le Héraultais. Mais à l'arrivée des gendarmes, l'homme avait déjà quitté les locaux de la mairie avec sa compagne.
L'homme a reconnu sa culpabilité
Sur instructions du parquet de Béziers, l'individu a ensuite été retrouvé puis placé en garde à vue dans la matinée du 25 juin. Au cours de sa détention, il a exprimé des regrets. Pensant que sa compagne était en danger, il a reconnu s'être emporté. En parallèle, au cours d'une perquisition diligentée à son domicile, les enquêteurs ont saisi puis détruit deux vieux fusils à air comprimé.
L'homme a alors aussitôt été présenté au tribunal de Béziers dans le cadre d'une CRPC (convocation avec reconnaissance préalable de culpabilité) afin d'être jugé immédiatement. Cet Héraultais a reconnu avoir commis les délits de menaces de mort sur personnes investies d'un mandat électif public et outrages sur personne chargée d'une mission de service public.
Il a accepté les peines proposées par le parquet de 3 mois de prison et une amende de 300 €. L'homme est également condamné à verser 100 € de dommages et intérêts à 2 des victimes.
Selon l'association des maires de France, les agressions envers les élus sont en hausse. 233 maires ont été agressés en France de janvier à juillet 2020, contre 198 l'an passé à la même époque. Face à cette recrudescence des incivilités dans les communes, les gendarmes proposent des formations élaborées par le GIGN aux maires dans toute la France. Près de Toulouse, au moins 700 élus, maires, adjoints ou conseillers devraient être formés en ex-Midi-Pyrénées.