Les présidents de deux régions espagnoles, la Catalogne et le Pays Basque, ont critiqué vendredi dans un communiqué, la "stratégie de recentralisation" opérée, selon eux, par le gouvernement, confronté à la montée du nationalisme dans ces deux collectivités.
Réunis pendant deux heures et demi jeudi à Vitoria, au Pays Basque, Iñigo Urkullu, qui dirige la région basque, et son homologue catalan, Artur Mas, "ont analysé et échangé sur la situation politique, économique et sociale" de ces régions, selon ce communiqué transmis par le gouvernement basque.
Les deux dirigeants, qui tenaient ainsi leur première réunion officielle de travail, "ont également constaté les difficultés à avancer vers un gouvernement (régional, ndlr) autonome face à la stratégie de recentralisation que le gouvernement espagnol est en train d'imposer".
Ils ont enfin "décidé de garder une relation fluide et régulière pour aborder ensemble les sujets d'intérêt commun" pour la Catalogne et le Pays Basque.
La Catalogne et le Pays Basque, qui figurent parmi les moteurs économiques du pays, sont deux des régions d'Espagne bénéficiant de la plus large autonomie, avec des compétences administratives, législatives et économiques très étendues, en vertu de leur statut datant de 1979, élargi, dans le cas catalan, en 2006.
Les deux régions sont animées d'un fort sentiment identitaire, reflété dans leur culture et leur langue propre.
Le Pays basque dispose cependant d'une autonomie fiscale plus large que la Catalogne, celle-ci réclamant des prérogatives accrues dans ce domaine et se plaignant d'apporter plus d'argent à l'Etat central qu'elle n'en reçoit.
Le gouvernement régional envisage d'ailleurs de convoquer les Catalans aux urnes le 9 novembre 2014 pour un référendum sur l'indépendance de la région, d'ores et déjà dénoncé comme illégal par Madrid.
Au Pays Basque, marqué pendant plusieurs décennies par la violence du groupe séparatiste ETA, l'abandon en 2011 de la lutte armée par ce dernier n'a pas mis fin aux revendications nationalistes locales.
Le 20 avril, Iñigo Urkullu a ainsi réclamé publiquement "un nouveau statut" politique, plus autonome, pour la région, appelant Madrid à "ouvrir les yeux" face à cette demande.