Le département des Pyrénées-orientales est composé de 4 circonscriptions. 4 députés sont donc à élire les 12 et 19 juin. En 2017, Trois LREM et un RN étaient entrés au Palais Bourbon. Qu'en sera-t-il cette fois-ci ?
1ère circonscription : la plus macroniste
C'est la circonscription la moins peuplée des Pyrénées-orientales, la plus petite et la plus urbaine (95,4%). Elle est composée d'une bonne partie de la ville de Perpignan et de villes importantes de sa périphérie, elle abrite une population assez jeune (20 % est âgé de moins de 20 ans), mais également de nombreux retraités (23 % a plus de 65ans).
Les problématiques diffèrent énormément d'un point à l'autre du secteur, du
quartier populaire du Bas Vernet à Perpignan aux secteurs plus huppés de Cabestany
ou Pollestres. Cette circonscription intègre d’anciens fiefs du PC (Cabestany) comme des zones d’influence de la droite et du FN (Pollestres, Canohès, Bompas). C’est une circonscription instable, souvent orientée à droite, puis à gauche où le précédent sortant, (Jacques Cresta, PS) avait échoué à obtenir l’investiture d’En Marche et s’etait retiré (il avait finalement soutenu Romain Grau).
En 2017, Louis Aliot a préféré migrer sur la 2ème circonscription, laissant son attaché parlementaire, Alexandre Bolo, tenter de l’emporter, sur la base d’un bon score FN lors de la présidentielle (27,9% puis 43,7% au second tour).
Venu lui-même de la droite et passé à la République en marche en 2017, Romain Grau avait conquis cette circonscription il y a cinq ans. Egalement conseiller départemental au Moulin à Vent, il avait échoué dès le premier tour aux municipales de Perpignan il y a deux ans. Dans la circonscription la plus macroniste du département, le député sortant reste le favori.
L'adversaire la plus dangereuse du député sortant s'appelle Sophie Blanc. Adjointe chargé de l'éducation à la mairie de Perpignan, elle se lance pour la première fois dans une campagne législative. Elle y défend les couleurs du Rassemblement National et de Marine Le Pen. Mais elle s'appuie avant tout pour cela sur l'action de son maire, Louis Aliot.
Dans cette circonscription historiquement plutôt à droite, Valérie Pécresse n'a obtenu qu'un peu plus de 3% à la présidentielle. Pour faire oublier ce score, Christine Gavalda-Moulenat, la candidate des Républicains met en avant les valeurs de droite qui, selon elle, sont majoritaires actuellement dans le pays et, plus encore dans cette circonscription.
Professeur d'histoire géo et référent départemental de la France-insoumise, Francis Daspe espère bien jouer les trouble-fête dans cette élection. Il sera en effet cette année LE candidat de l'union de la gauche.
En 2022 Il y en a 13 candidats dans cette 1ère circonscription.
2ème circonscription : détenue par le RN
C'est la circonscription la plus peuplée des pyrénées-orientales. Détenue par le Rassemblement national depuis 2017, la circonscription englobant
l'Agly, la Salanque, la Côte sableuse et les Fenouillèdes a offert ses meilleurs
scores à Marine Le Pen. Elle totalise 37,14 % et 28 646 électeurs, mieux qu'il y a cinq ans, où elle réalisa 34,2 % et 25 581 voix. L'écart se creuse avec ses concurrents et Emmanuel Macron est loin à la deuxième place avec moins de 20 % des exprimés alors que Jean-Luc Mélenchon recule de 2,5 points et 1 500 voix.
En 2017 Louis Aliot, alors candidat du Front, l'avait emporté au premier et
deuxième tour. Catherine Pujol l'a remplacé lorsqu'il est devenu maire de
Perpignan.
9 candidats en lice en 2022. Ils étaient 14 en 2017
La député sortante ayant été écartée, c'est Anaïs Sabatini, avocate perpignanaise de 32 ans, qui reprend le flambeau pour tenter de conserver au Rassemblement national sa seule circonscription dans les Pyrénées-Orientales. Anaïs Sabatini a sur le terrain un déficit de notoriété mais dans cette circonscription où Marine Le Pen a fait 60% au second tour de la présidentielle, l'adjointe de Louis Aliot à la mairie de Perpignan reste favorite.
La principale adversaire de la candidate du Rassemblement National est également une femme de 32 ans. Frédérique Lis, pas très connue elle-non plus sur la circonscription. Référente de la République en marche dans le département, elle veut dénoncer l'inaction des députés RN ici depuis cinq ans.
Le candidat le plus connu dans cette circonscription, c'est finalement lui, David Bret, adjoint à la mairie de Canet et petit fils d'Arlette Franco, ancienne maire et ancienne député. Selon, lui, la 2ème circonscription doit naturellement redevenir un fief de la droite.
David Berrué sera le seul candidat des Verts du département cette année. Mais dans cette 2ème circonscription, pas très favorablement à la gauche, c'est au nom de la NUPES, la nouvelle Union populaire écologiste et sociale qu'il se présente.
3ème circonscription : la plus étendue de France
La 3ème circonscription s'étend des quartiers de Perpignan (Clémenceau, Vauban, Gare), sur la vallée de la Têt jusqu'en Cerdagne. C'est la plus étendue de France.
11 candidats sont en lice en 2022. Ils étaient 12 en 2017. La sortante Laurence Gayte ne se représente pas. Elle a été débarquée et la majorité présidentielle lui a préféré Pierre Bataille , 51 ans, maire de Fontrabiouse-Espousouille, président de la communauté de communes Pyrénées Catalanes et proche de l'ancien premier ministre Jean Castex .Mais la partie s'annonce dure pour la majorité présidentielle, au vu du score d'Emmanuel Macron au 1er tour de la présidentielle, arrivé en 3e position.
LR a investi la Perpignanaise Laurence Martin, commerçante. Le maire sans étiquette de Vernet-les-Bains, Henri Guitart, est soutenu par Jean Lassalle qui avait fait son meilleur score en rassemblant 5,24 % des suffrages, deux points de plus que sa moyenne en France mais surtout deux points de mieux sur ce territoire que Valérie Pécresse (LR) et Yannick Jadot (EELV).
Le RN a choisi Sandrine Dogor, déjà candidate en 2017. Il n'y a pas de candidat PS, et c'est une première depuis la naissance de cette circonscription. Nathalie Cullell, LFI, enseignante, est la candidatte de NUPES et pourrait bien bénéficier des 30% de voix obtenus par les partis de l'accord Nupes au premier tour de la présidentielle.
4ème circonscription : pas d'accord à gauche
La 4ème circonscription englobe les cantons d'Argelès-sur-Mer, d'Arles-sur-tech, de Céret, de la Côte Vermeille, d'Elne, de Prats-de-Mollo-la-Preste et de Thuir. C'est celle le plus au sud du département historiquement à gauche.
12 candidats en lice en 2022
Alexandre Reynal a donc franchi le pas. Sa candidature sera dans le département la seule fausse note de l'accord d'union à gauche. L'ancien maire socialiste d'Amélie les bains part sans étiquette mais pas sans soutien. Il a reçu celui du maire communiste d'Elne mais aussi de Carole Delga et d'Hermeline Malherbe.
S'il n'a pas d'adversaire à gauche, Alexandre Reynal aura néanmoins un concurrent.
Infirmier de profession, Jérôme Pous mène une campagne au plus près des villages et des citoyens. Militant de la France insoumise, c'est lui le candidat de la nouvelle Union populaire écologiste et sociale.
Député sortant de la République en marche, Sébastien Cazenove pourrait en effet profiter une nouvelle fois de la désunion de la gauche. Novice en politique en 2017, il avait conquis cette circonscription traditionnellement socialiste. Se targuant d’‘un millier de déplacement sur le terrain en cinq ans, il entend bien l’emporter à nouveau.
Dans cette circonscription où Marine Le Pen a dépassé les 56% au second tour de la présidentielle, le Rassemblement national présente cette année Michèle Martinez. Adjointe à la mairie de Perpignan, elle met en avant ces liens avec la côte vermeille. Le RN a obtenu des scores importants dans la ville communiste d’Elne (61,29 %), dans les communes des Albères, habituellement à droite, à Argelès-sur-Mer (55 %) ou encore dans le bastion socialiste de Thuir (54 %).
Président de l’ordre régional des pharmaciens et nouveau maire de Palau del vidre, Bruno Galan fait ses débuts en politique. Candidat des Républicains, il a ajouté sur ses tracts « Indépendant » à côté du nom de son parti.
A noter, la candidature farfelue d'Edwige Vincent de Bourbon Pahlavi, femme de 65
ans, qui a tenté de se présenter à l'élection présidentielle, sans parvenir à
obtenir les parrainages. Elle a été condamné à plusieurs reprises pour abus de
biens sociaux. Elle se présente comme la fille du Shah d'Iran et d'une princesse,
Gisèle Anaïs Amblard de Bourbon !