La 3e circonscription des Pyrénées-Orientales et la plus vaste du département s'étend de Perpignan jusqu'à la montagne en passant par la Têt. Trois candidates ont réussi à se maintenir pour le 2nd tour de ces élections législatives. Mais il n'y aura pas de triangulaire. La candidate macroniste se retire.
En tête dans cette circonscription, la candidate sortante RN Sandrine Dogor-Such affiche 45,57 % des voix. Derrière elle, la candidate (LFI) du Nouveau Front populaire pointe à 28%, devant la candidate (Renaissance) de la majorité présidentielle (20,4%). Mais il n'y aura pas de triangulaire, la seule possible dans le département, puisque la candidate macroniste Laurence Gayte arrivée en troisième position se retire.
C'était la seule triangulaire des Pyrénées-Orientales. Elle n'aura finalement pas lieu. La candidate macroniste Laurence Gayte, qui avait limité les dégâts avec 20,4% des voix récoltées, a choisi de se retirer. Elle déclare "faire confiance" à ses électeurs et "à leur sens des responsabilités pour qu'aucune voix n'aille au Rassemblement national". La consigne a le mérite d'être claire.
Pour la première fois, le RN est aux portes du pouvoir et ça, on ne peut pas l'accepter. J'ai donc décidé de retirer ma candidature pour le second tour. Je crois qu'il en va de ma responsabilité, aucune voix ne doit aller au Rassemblement national. C'est un projet mortifère pour notre République.
Laurence Gayte, candidate de la majorité présidentielle
Duel RN-NFP
Laurence Gayte - qui a été députée sur la 3e circonscription jusqu'en 2022 - a donc préféré retirer sa candidature du 2nd tour "qui n'avait pas réellement de sens".
Un avis contraire à celui de Christophe Euzet, candidat Renaissance de la 1re circonscription et éliminé au 1er tour, qui refuse de se positionner pour le second tour en faveur du RN ou du NPF.
Le premier ministre Gabriel Attal, appelait, quant à lui, dimanche soir à l’issue du 1er tour de ces Législatives, au désistement des candidats en troisième position dont le maintien permettrait de faire élire un candidat du Rassemblement national.
C'est donc un duel qui attend ce dimanche 7 juillet les électeurs de la 3e circonscription entre Sandrine Dogor-Such, candidate RN largement favorite et Nathalie Cullell pour le Nouveau Front populaire (28,03%) qui "salue ce retrait républicain" et "en appelle à toutes les forces progressistes de ce pays".
"Je crois en la France"
Nathalie Culell en appelle aux valeurs républicaines. Consciente du fait que l'on invite à voter des électeurs qui ne sont pas pour le NFP, la candidate Nathalie Culell tient insiste sur le fait qu'elle se définit avant tout comme "une candidate NFP du rassemblement". "C'est un moment crucial" poursuit cette dernière qui invite à bien se pencher sur les programmes du RN et "sa préférence nationale qui est anticonstitutionnelle et contraire aux droits de l'homme" et celui du Nouveau Front Populaire, "le seul à être chiffré, validé par 300 économistes.
Il est urgent d'entrer en résistance et j'emploie à dessein ce mot avec toutes les connotations que ça amène. La résistance a déjà su fédérer des gens qui avaient chevillé au coeur l'amour de la République au sens noble.
Nathalie Culell, candidate (LFI) du Nouveau Front Populaire - 3e circonscription des Pyrénées-Orientales
"Je n'ai rien d'extrémiste"
Professeur de français au Lycée de Font-Romeu en Cerdagne, territoire où elle a grandi, Nathalie Cullell veut aujourd'hui "tout mettre en œuvre pour rassurer les électeurs modérés pour qu'ils voient que le NFP est résolument dans le champ républicain contrairement à la propagande que l'on a pu entendre." Une coalition, dans laquelle figurent des collectifs, des associations, des syndicats, qui va aborder cette semaine avec "la baraka" et un appel à soutien républicain de tous les élus de la circonscription qui comporterait déjà nombre de signataires dont Hermeline Malherbe, la présidente du Département. C'est donc dans une dynamique rassembleuse et apaisante que la candidate souhaite commencer cette semaine en rappelant qu'avec François Ferrand, son suppléant pradéen en charge d'une coopérative bio, ils sont issus de la société civile et qu'ils "portent le refus absolu de toutes les discriminations qu'elles quelles soient".
"La parole est aux électeurs"
Avec 45,7% des voix, la candidate du Rassemblement National, Sandrine Dogor-Such arrive très largement en tête de ce premier tour des législatives dans la 3e circonscription. La députée sortante a même amélioré son score de 18 points par rapport à 2022 et c'est avec sérénité qu'elle aborde cette semaine en vue du second tour.
Les Français veulent du changement. Il faut une majorité absolue pour qu'on puissefaire passer des textes qu'on n'a pas pu faire passer en étant d'opposition et ces textes seront très utiles pour tous les Français.
Sandrine Dogor-Such, candidate du Rassemblement National - 3e circonscription des Pyrénées-Orientales
Un rapport de confiance avec un électorat de la 3e circonscription qui n'est, selon la candidate RN, pas dupe des mêmes "coalitions contre nature de personnes égoïstes qui ne pensent pas aux Français et qui stigmatisent et instrumentalisent un électorat à des fins islamogauchistes" en rappelant les attentats sur le territoire français depuis 2012.
"Avancer et retrouver une France forte"
"De la sécurité dans les rues, payer les factures, remplir le frigo..." La candidate du Rassemblement National dit vouloir mettre en avant de ses revendications le pouvoir d'achat et la sécurité des Français et souligne "l'échec total" d'avoir essayé un gouvernement de gauche puis de droite. Ancienne préparatrice en pharmacie en centre-ville de Perpignan, Sandrine Dogor-Such vit et traverse la 3e circonscription depuis une trentaine d'années. Elle estime que "le programme de la NFP coûtera très cher à la société et que ce n'est pas le moment avec les 3.000 milliards de dettes à cause d'Emmanuel Macron depuis 7 ans".
La candidate RN se défend également que son parti soit "un parti raciste" et "que l'on ne peut pas instrumentaliser un électorat" de cette façon. La candidate termine en se réjouissant à nouveau des scores obtenus dans la 3e circonscription et dans tout l'hexagone par le RN lors du premier tour de ces législatives et part très confiante pour le scrutin du 7 juillet prochain.