Méditerranée. Véliplanchistes et voileux, vent debout contre le projet de suppression du chenal d'accès à la mer sur la plage du Racou

Le nouveau projet municipal de bord de mer d'Argelès-sur-Mer pourrait supprimer le chenal d’accès aux amateurs de glisse au-delà des 300 mètres. La voile y sera-t-elle à terme interdite ? Une hypothèse qui fait polémique chez les usagers.

La voile bientôt interdite sur la plage du Racou à Argelès-sur-Mer ? C'est ce que se demandent certains membres des clubs de voile et habitants da la station balnéaire catalane, ce lundi 22 juillet 2024.

En effet, le projet de renouvellement de la concession des plages pour les dix années à venir supprimerait purement et simplement le chenal d'accès à la mer sur la plage du Racou pour les amateurs de glisse. Une enquête publique est ouverte.

Concession des plages 2025-2034

Dans le dossier de renouvellement de la concession des plages naturelles 2025-2034 publié sur le site de la préfecture, la ville d'Argelès-sur-Mer et le département des Pyrénées-Orientales paraîssent vouloir supprimer le chenal d'accès au spot de navigation, au-delà des 300 mètres de baignade.

Avec la suppression du chenal d'accès à la mer du Racou, ça entraîne l'impossibilité de mise à l'eau de quelconque embarcation, on ne peut plus faire de planche à voile, ni de wing, ni de surf, ni de cata. L'accès à la mer devient interdit à la pratique nautique.

Maxime Richard - Association des Body surfers et Surfers Catalans

Depuis des dizaines d'années, ce chenal est utilisé pour les mêmes raisons par les barques, les dériveurs et catamarans légers, les paddles, les kayaks et plus récemment les wingfoils.

Mobilisation des voileux

Dès lors qu'ils ont appris la nouvelle, des habitants d'Argelès et des passionnés de voile se sont mobilisés contre cette suppression. Ils ont mis en ligne une pétition qui a reçu plus de 2 000 signatures. 

Presque une centaine se sont déjà réunis dimanche 21 juillet sur la plage pour montrer leur mécontentement.

Dégoutés par cette décision, les clubs locaux ont écrit des lettres détaillant un argumentaire pour le maintien de ce chenal d’accès planches à voile.

Ils ne se privent pas d'utiliser l'image du Racou avec la pratique des sports nautiques mais derrière, ils veulent la faire interdire, ça n'est pas logique.

Maxime Richard - Association des Body surfers et Surfers Catalans

En cause, le stockage des bateaux sur la plage ?

Certains des opposants au projet supposent que cette décision trouve son origine dans la présence des catamarans entreposés sur la plage.

Supposition confirmée par Antoine Parra, le maire divers gauche de la ville, "un problème a été soulevé par la DDTM 66, c'est celui du stockage de certains bateaux sur la plage, qui restent là à demeure alors que c'est interdit".

J'ai résisté pendant quelques années, en étant tolérant mais la DDTM a mis ça sur la table et nous a demandé d'interdire ça absolument.

Antoine Parra - maire Argelès-sur-Mer

Si ces bateaux ne sont plus là, se pose donc la question de l'utilité de ce chenal.

Quatre chenaux moins un... font trois

D'après le maire de la ville, le littoral compte "quatre chenaux, alors qu'à Saint-Cyprien il n'y en a qu'un et seulement deux à Canet-en-Roussillon".

Cette suppression éventuelle, à laquelle la mairie dit "réfléchir", permettrait, selon elle de "réduire les nuisances pour les plagistes qui sont indiscutables".

Pour quelques planchistes qui sont du cru et privilégiés, je ne veux pas priver quelques milliers de personnes de 60 mètres de plage.

Antoine Parra - maire Argelès-sur-Mer

Ce à quoi les fans de glisse répondent "nous on paie le parking 5 euros l'après-midi, on grée notre matériel et on accède à la mer par la plage du Racou".

La question sera abordée ce 22 juillet 2024 en Conseil municipal, reste à voir ce que la mairie décidera mais Antoine Parra assure qu'il tiendra compte "des remarques qui sont faites pour prendre la meilleure décision, pour l'intérêt général".

Avant de conclure "si le maire n'a pas le pied marin, il a les pieds sur terre".

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