Après avoir étudié ce mardi la personnalité du prévenu, Kader Djidel, poursuivi pour l'assassinat d'Erika, 17 ans, poignardée et égorgée le 25 août 2015 à Perpignan, la cour d'assises des Pyrénées-Orientales est revenue sur les faits ce mercredi, et sur la relation qu'ils ont entretenue.
Ce mercredi s'est déroulé le deuxième jour du procès autour de l'affaire Erika. Le meurtre d’Erika Troadec-Elfaguir, survenu le 25 août 2015 dans le parc Maillol à Perpignan, est étudié par la cour d'assises des Pyrénées-Orientales pendant trois jours, jusqu'à jeudi.
Le premier jour, la cour s'est intéressée à la question de la préméditation du crime, particulièrement violent (35 plaies, dont des coups de couteau). Ce mercredi, elle a déroulé des faits, puis auditionné le prévenu, qui a admis s'être "acharné" sur la victime. La relation entre le prévenu et la victime ont été étudiés.
Au cœur de l’affaire, ; une histoire d'amour qui aura duré deux ans, entre la victime, Erika, 17 ans au moment des faits, et le prévenu Kader Djidel, 18 ans.
L'un comme l'autre connaissent un parcours chaotique, dans un environnement familial fragile et instable. À l'adolescence, c'est la rencontre fusionnelle, selon l'avocat du prévenu, Jean-Robert Nguyen Phung.
Kader est immédiatement tombé fou amoureux d’Erika. Sauf que très rapidement, Kader a voulu être son amant, mais aussi son grand frère, son mentor, et son protecteur. On peut comprendre que cela est étouffé Erika qui avait besoin de liberté et d’oxygène, ce que ne lui donnait pas cette relation étouffante.
Erika, placée dans un foyer éducatif, se sent de moins en moins en sécurité auprès de son petit ami, de plus en plus menaçant. Sentant le danger, elle multiplie les appels au secours, en vain, déplore l'avocat de la famille, Philippe Capsié.
Ces questions devraient être abordées lors de la troisième journée d'audience, au cours de laquelle les témoins, parents et proches des deux protagonistes seront entendus.Les services de police, de gendarmeries, les services éducatifs, la maman, la famille d’accueil, tout le monde était informés de la menace que laissait planer M. Djidel sur Erika. Personne n’a donné la réponse attendue, c’est-à-dire assurer sa sécurité.
► Reportage de Dorothée Berhault et Laura-Laure Galy