Le préfet des Pyrénées-Orientales vient de mettre en place l’observatoire de lutte contre "l’agribashing" des Pyrénées-Orientales. La Chambre d’agriculture, les diverses organisations syndicales ainsi que les forces de l’ordre ont participé à cette première réunion.
"La destruction ou le vol de matériels, des agressions physiques, le dénigrement, ce n'est pas acceptable," explique Yves Aris, président de la FDSEA des Pyrénées-Orientales. "On reproche beaucoup de choses aux agriculteurs, très souvent sans trop vérifier. Nous faisons de gros efforts pour être de moins en moins polluant. Tout ne se fait pas en un jour."
Cette stimatisation des activités agricoles, les services de l'Etat les condamnent. Le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation a lancé en avril 2019 la création d’observatoires départementaux de lutte contre "l’agribashing", qui doivent permettre de disposer d’un état des lieux des problématiques de sécurité et d’élaborer des actions de prévention. Un observatoire départemental vient de voir le jour dans les Pyrénées-orientales. La Chambre d’agriculture, les diverses organisations syndicales ainsi que les forces de l’ordre ont participé à cette première réunion.
On nous traite de polleurs ou de tueurs d'enfants
Trois objectifs ont été retenus. Il s'agit dans un premier temps de mobiliser l’ensemble des acteurs pour assurer une meilleure remontée d’informations des faits subis par les agriculteurs. "Nous constatons des problèmes de voisinages. On nous reproche des nuisances sonores, visuelles ou olfactives. On nous traite de polleurs ou de tueurs d'enfants," constate amèrement David Drilles, le président du syndicat des jeunes agriculteurs.
Trois objectifs
Deuxième objectif de cet observatoire: renforcer la coordination entre les forces de sécurité intérieure et les représentants du monde agricole en matière de prévention des agressions et enfin systématiser le dépôt de plainte pour permettre une juridiciarisation des actes malveillants en lien avec les autorités judiciaires.
Nous incitons les agriculteurs au dialogue, mais il est vrai que dès fois, le dialogue est impossible
"Nous incitons les agriculteurs au dialogue, mais il est vrai que dès fois, le dialogue est impossible," déplore Fabienne Bonnet, présidente de la chambre d'agriculture 66.
Tous apprécient la création de cet observatoire de l'agribashing. "Cela prouve une prise de conscience des services de l'Etat. En cas de problème, nous savons à qui nous adresser," se félicite Yves Aris. "L'agriculture ne doit plus être montrée du doigt. Nous devons nous aussi expliquer notre travail et pratiquer une agriculture raisonnée," insiste David Drilles.