Perpignan : elle porte plainte contre des proches, ils auraient transmis le virus à sa mère décédée du covid-19

Une habitante de Perpignan a porté plainte pour homicide involontaire contre des proches de sa mère. Elle leur reproche de lui avoir transmis le Covid-19 alors qu'ils se savaient cas contact. Agée de 80 ans, la mère, Bernadette, est décédée en novembre dernier à l'hôpital de Nevers.

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Fabienne Condamin, une habitante de Perpignan, nous montre avec émotion le carnet que tenait sa maman Bernadette. C’est dans ce carnet qu’elle a inscrit en novembre dernier les premiers symptômes de sa maladie, le Covid-19. C’est dans ce carnet aussi qu’elle a noté la visite d’un couple de proches venu la voir alors qu’ils attendaient le résultat de leur test covid et qu’ils se savaient cas contacts : "Le soir, après leur visite, ma mère m’appelle, témoigne Fabienne, elle me signale que l’homme du couple était essoufflé et qu’il toussait mais sans plus. Le lendemain, elle m’appelle de nouveau inquiète et en colère. Elle hurlait dans le téléphone. Elle vient de m’annoncer qu’ils avaient le covid, m'a t-elle dit, qu’ils s’étaient fait tester avant de venir mais qu’ils n’avaient pas encore les résultats et qu’ils ont quand même pris la décision de venir nous voir."

Une semaine plus tard, la mère de Fabienne et son époux sont testés positifs au Covid-19. Mais l’état de santé de Bernadette va rapidement se décliner. Elle est âgée de 80 ans et est cardiaque.

En quittant cette unité de réanimation, je savais très bien que ça allait être fini

Fabienne Condamin, fille de Bernadette

Après plusieurs appels avec le médecin, Bernadette est finalement hospitalisée à l’hôpital de Nevers, où elle réside. Elle est placée en réanimation puis dans un coma artificiel. Les médecins appellent Fabienne, il faut qu’elle vienne voir sa mère une dernière fois : " Vers 19h30, j’ai eu le coup de fil où l’on me dit écoutez elle ne passera pas la nuit, si vous voulez la voir c’est maintenant. Je me suis retrouvée dans ce service de réanimation, c’est assez surnaturel, il faisait nuit déjà, la lumière était très jaune. Il y avait des machines partout, ça sentait l’eau de javel, très fort. Après j’ai été habillée avec la tenue sanitaire qui s’impose et j’ai passé un long moment avec elle pour lui dire au revoir. Et en quittant cette unité de réanimation, je savais très bien que ça allait être fini. Et le médecin m’a appelé dans la nuit en me disant que c’était terminé, qu’elle était partie."

L’irresponsabilité pointée du doigt

Après l'enterrement et le deuil Fabienne Condamin et ses deux enfants ont porté plainte pour "homicide involontaire par imprudence" : "Nous on considère que dans ce cas précis, nous dit l'avocat de Fabienne, maître Philippe Capsié, quelqu’un qui se sait cas contact, quelqu’un qui fait la démarche de se tester, qui présente les premiers symptômes de covid-19 et qui, dans un contexte de confinement va, malgré tout, rendre visite à des personnes âgées. Nous on considère qu’à ce moment-là il commet une faute d’imprudence et il est particulièrement négligeant et donc on considère que ces fautes d’imprudence et de négligence sont bien à l’origine du décès qui va survenir quelques jours plus tard. Voilà le sens juridique."

Prise de conscience collective 

Avec cette plainte Fabienne n’est pas en quête d’une condamnation ni d’un dédommagement : "Nous le message que l’on veut faire passer, c’est plus jamais ça. Aujourd’hui il faut que les gens prennent conscience de ça, et aujourd’hui c’est ce message là que l’on veut faire passer avec mes enfants. On souhaiterait que cette mort absurde puisse servir à quelque chose. C’est une plainte contre l’irresponsabilité pour qu’il y ait une prise de conscience collective."

Pour l’instant, aucune suite n’a été donnée à la plainte de Fabienne, mais elle espère que le procureur de la République à Nevers va ouvrir une enquête.

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