A Vingrau, La Provençale ne pourra pas exploiter la totalité de la carrière de carbonate de calcium. Le Conseil d'Etat a rendu sa décision en décembre 2022 et annule ainsi la dérogation que le carrier avait obtenu en 2005.
Huit hectares de carrière de carbonate de calcium, à Nau Bouques, près de Perpignan, au centre de l'attention.
D'un côté, le carrier a commencé à décaper, de l'autre, une garrigue de chêne vert qui restera, elle, inexploitée. Ainsi en a décidé le Conseil d'Etat fin décembre 2022. Un nouveau rebondissement suite à une décision de 2020 qui avait donné raison à l'exploitant.
Une bataille juridique remportée par les écologistes
L'association de protection de l'environnement Frene 66 qui avait porté l'affaire en justice se félicite : "Une bataille juridique acharnée de sept années pour obtenir le respect de la législation européenne dans la protection des espèces et des habitats menacés de disparition."
Pour la Provençale, entreprise exploitante, la déception est grande d'autant qu'ils estiment avoir préparé un dossier environnemental solide.
C'est un peu frustrant, car nous sommes des techniciens et notre dossier a été refusé pas sur le fond mais sur la documentation. On ne nous a pas dit que l'idée est mauvaise ou qu'il n'y a pas de mesures compensatoires, on nous a dit qu'il manque un tableau récapitulatif.
Jean-Baptiste Laffitte, directeur industriel La Provençale SA
Une centaine d'emplois menacée
Au pied des installations principales, la carrière de Montpins arrivera en fin de vie d'ici 10 ans. La nouvelle carrière devait leur permettre d'assurer la qualité de leur carbonate de calcium à l'avenir.
La direction s'inquiète pour la centaine d'emplois sur site. Mais le responsable des carrières et petit fils du fondateur de l'entreprise reste positif.
C'est un challenge, pas le premier. Il faudra trouver des solutions, c'est notre rôle.
Jean-Baptiste Laffitte, directeur industriel La Provençale SA
Après de longues années de lutte et d'affrontements violents, dans les années 1990, les habitants des Fenouillèdes ne veulent pas d'une nouvelle guerre des carrières. Le maire de Vingrau le dit, il tient trop à cet apaisement enfin retrouvé.