Perpignan : les temps forts du congrès du Rassemblement National ce week-end

Le 17e congrès du Rassemblement National se tient ce week-end des 3 et 4 juillet à Perpignan. Après l'échec lors des élections régionales et départementales, des doutes se font sentir dans les rangs du parti. Ce qui n'a pas empêché la réélection de Marine Le Pen pour un quatrième mandat.

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Le 17e congrès du Rassemblement National (RN) se tient ce week-end des 3 et 4 juillet à Perpignan, fief du maire RN Louis Aliot.

Les enjeux de cette réunion sont importants pour le parti. Après l'échec aux dernières élections, lors desquelles le RN n'a conquis aucune région et a perdu des élus départementaux, les militants ont besoin d'être remobilisés, notamment en vue de l'élection présidentielle de 2022.

Marine Le Pen réélue, Jordan Bardella désigné n°2

L'heure n'est toutefois pas aux grands bouleversements. Ce dimanche matin, Marine Le Pen a été réélue sans surprise à la tête du Rassemblement national pour un quatrième mandat : elle était la seule candidate à sa sucession et a recueilli 98,35 % des voix (1,22 % de votes blancs et 0,43 % de bulletins nuls). 

Mais la responsable politique devrait bientôt laisser la main à un président par intérim pour se concentrer sur la course vers l'Elysée. C'est Jordan Bardella qui endossera ce rôle : il a été désigné premier vice-président du parti, remportant le duel qui l'opposait à Louis Aliot. 

Un discours de candidate à l'élection présidentielle

Accueillie au son des "Marine présidente !" dans le public, Marine Le Pen a pris la parole à 15 heures ce dimanche devant les militants de son parti. Elle a démarré son discours par une touche d'ironie : "J'ai lu dans la presse que vous étiez moroses : je suis heureuse que ce ne soit pas le cas !" 

Postée derrière son pupitre, qui porte la mention "S'unir pour la France", la présidente du RN s'affiche déjà en candidate à l'élection présidentielle. "La victoire se bâtit, se construit, se conquiert. Cette victoire, nous allons la chercher", a-t-elle clamé. 

Je veux être, pour nos compatriotes, la candidate puis la présidente des solutions concrètes (...) Nous devons incarner cette alternance politique dont la France a besoin.

Marine Le Pen à Perpignan, le 4 juillet.

Au passage, la candidate distribue quelques tacles, aux Républicains ou encore au gouvernement. Aucun doute : la campagne pour 2022 a bel et bien commencé.   

La stratégie du RN partiellement remise en question

Pour certains militants du parti pourtant, la défaite lors des élections départementales et régionales a encore du mal à passer. Pour Romain Lopez, maire de Moissac (Tarn-et-Garonne), la stratégie adoptée n'était pas la bonne.

On aurait dû avoir une communication beaucoup plus locale, ancrée sur le territoire et qui ne fait pas fi des spécificités locales. Les tracts et les professions de foi toutes faites n'étaient parfois pas en adéquation avec les priorités et les thématiques du territoire.

Romain Lopez, maire RN de Moissac.

De son côté, Louis Aliot veut vite tourner la page pour se concentrer sur 2022. Mais pas question pour autant de changer l'âme du parti. "Il faut faire une analyse du scrutin. C'est ce qu'on va faire ensemble, mais on va continuer à faire ce qu'on fait. Les sillons tracés sont les bons". 

Les autres militants interrogés ne parlent pas d'échec non plus. "C'est sûr que ce serait plus facile si on avait gagné une élection, mais ce n'est en tout cas pas un pas en arrière", confie l'un d'entre eux. "Le congrès va insuffler un souffle nouveau", renchérit un autre.

Une manifestation contre les idées d'extrême-droite à Perpignan

Samedi 3 juillet, une manifestation s'est tenue dans les rues de Perpignan, en marge du congrès. Plusieurs centaines de personnes ont manifesté contre les idées d'extrême droite, à l'appel d'associations, de syndicats et de partis de gauche. 

Face à la menace, c'était ultra important pour nous de venir pour rappeler ce que nous vivons tous les jours. Les agressions racistes sont quotidiennes. L'extrême droite est partout : dans la rue, sur les réseaux sociaux et sur les chaînes de télévision.

Un militant lyonnais, membre d'un collectif antifasciste de jeunesse.

"Ce parti me fait peur. Je suis de ceux qui ne veulent pas qu'il arrive au pouvoir, même pas d'un petit doigt", renchérit un autre participant.

Le 12 juin dernier, une mobilisation contre l'extrême droite s'était déjà tenue à Perpignan, et ailleurs en Occitanie. Trois cents manifestants avaient fait le déplacement dans la ville catalane.

 

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