Après les municipales, une nouvelle bataille commence dans les Pyrénées-Orientales. Officiellement élu maire ce vendredi, Louis Aliot vise déjà un second objectif, la présidence de l’agglomération de Perpignan.
Louis Aliot sera-t-il le prochain président de l'agglomération ? Le nouveau maire de Perpignan a confirmé qu'il est candidat. S'appuyant sur l'exemple de son prédécesseur, il souhaite cumuler les deux fonctions. « En 2014, Jean-Marc Pujol affirmait que le maire de Perpignan devait être le président de l’agglo. Tous les autres maires étaient d’accord. Je ne vois pas pourquoi, six ans après, les choses seraient différentes ».
Un contexte inédit
Mais la donne a changé depuis. Cette élection se fera dans un contexte politique inédit du fait de la victoire du candidat du Rassemblement national face au maire LR sortant.Cette année, aucune majorité ne se dégage au sein de la collectivité territoriale. Contrairement à 2014 où les élus Les Républicains avaient trusté la quasi-totalité des postes à responsabilité.
Pour être élu, Louis Aliot aura besoin du soutien d'autres maires. Avec 31 élus sur 88, il n'aura pas la majorité au sein de la communauté urbaine.
« Je ne suis pas très inquiet, explique-t-il. Des maires peuvent prendre des responsabilités avec des délégations et participer à un exécutif pluriel."
Tout dépend de leur courage et de leur volonté de travailler avec moi ou pas.
Différents scénarios se trament en coulisses. Trois groupes politiques se font face. D’abord, les maires Divers, souvent à la tête des petites communes, puis les Républicains, enfin le groupe d’élus de Louis Aliot.
Pour les deux premières forces politiques, l’objectif est de trouver un candidat à la présidence pour contrer les ambitions du nouveau maire de Perpignan.
Pas si simple pour les maires des petites communes qui conservent le sentiment d'avoir été écartés par Les Républicains lors de la dernière mandature. Ils exigeraient aujourd’hui des garanties avant d'apporter leur soutien à un candidat.
Pour l'instant, c'est le maire LR de Saint-Estève qui semble tenir la corde, en attendant que soit tranché la répartition des vice-présidences entre les Républicains et les non-inscrits. Sans être encore officiellement candidat, Robert Vila a déjà reçu le soutien de Jean-Marc Pujol.
Un Vila peut en cacher un autre
Un autre maire pourrait déposer également sa candidature. Le maire communiste de Cabestany, Jean Vila ne l’exclut pas. Mais il semble avant tout prôner le consensus et le compromis. Celui qui aurait pu être l'opposant le plus farouche de Louis Aliot estime, en effet, qu'il faudra s'inspirer du fonctionnement des petites communes. « Elles arrivent à s’entendre pour gérer ensemble, toutes tendances confondues, indique Jean Vila. Faisons pareil à la communauté urbaine. Dans l’intérêt des gens, on peut se mettre d’accord également. »C’est une exigence pour nous que la gouvernance et l’exécutif soient partagés.
Un enjeu stratégique
L'enjeu de cette élection est de taille. L’agglomération dispose des compétences les plus stratégiques comme le développement économique, la gestion des transports en commun, le logement social, la collecte des déchets ou encore la politique en matière de distribution de l'eau. Cette communauté urbaine de 272 000 habitants est dirigée par les élus de 36 communes autour de Perpignan.
Après Jean-Paul Alduy (2000-2014) et Jean-Marc Pujol (2014-2020), qui en prendra les rênes ? L'élection du nouveau président de l’agglomération et de la quinzaine de vice-présidents devrait se faire d’ici le 10 juillet.