Procès de l'accident de Millas : "les barrières étaient levées au passage du bus" affirme à nouveau la conductrice

Au premier jour de son procès, la conductrice du bus jugée pour homicides et blessures involontaires a maintenu sa version des faits, malgré des témoignages concordants qui affirment le contraire.

C'est une affaire sensible. Douloureuse. Un drame absolu. Un accident d'une violence inouïe qui a balayé la vie de six enfants, grièvement blessé et traumatisé 17 autres.  Le 14 décembre 2017 à 16h07, un train express régional a percuté de plein fouet un car scolaire qui traversait la voie. Le bus a été coupé en deux. L'accident a provoqué la mort de six enfants âgés de 11 à 13 ans. Les dix-sept autres élèves du collège Christian-Bourquin de Millas ont été grièvement blessés.

Groupés

Presque tous les survivants de l'accident de car, accompagnés de leurs proches ont des badges rouges. Cela signifie qu'ils ne veulent pas s'exprimer devant la presse. Ils réserveront leurs témoignages aux juges. Ils sont là. Discrètement assis dans la grande salle. Groupés, blottis les uns contre les autres, comme pour mieux se soutenir face à l'épreuve du procès.

Premier face-à-face

Un moment aussi redouté qu'attendu. Pour la première fois, les familles se trouvent face à la conductrice. Pour la première fois, elle a été appelée à déposer par la présidente qui lui demandé de raconter les faits.

Nadine Oliveira s'est avancée à la barre et elle a répété mot pour mot ce qu'elle avait dit aux enquêteurs et tout au long de l'instruction. Après le départ du collège et arrivée peu avant le passage à niveau, elle raconte.

Au passage à niveau, j’ai regardé à droite à gauche, une fois puis une autre, la barrière était ouverte, je suis passée.

Nadine Oliveira

Conductrice du car

300 passages

Ce trajet, Nadine Oliveira le connaît bien : elle le parcourt six fois par jour, quatre jours par semaine.   Après 300 passages, elle dit n’avoir jamais croisé de train. "Machinalement, je contrôle toujours avant de le prendre le passage à niveau", ajoute-t-elle à la barre. Pas à pas, avec beaucoup de douceur, la présidente insiste :

"Vous dites que la barrière était ouverte, et n’avoir pas vu ni entendu de signal. Avez-vous pu ne pas la voir ou ne pas en avoir conscience ? Vous êtes sûre, sûre de ne pas vous en souvenir ? Sûre, sûre ?"  répète la présidente. 

Est-ce que vous revoyez la scène ou vous ne pouvez pas la voir car c'est trop dur pour vous ?

Présidente du procès

Lors de l'interrogatoire de la conductrice du bus

 -"Non je suis sûre, sûre ! Je tourne la tête et je me réveille par terre avec des cris, des enfants par terre avec plein de cris. J’essayais de me lever, je n’y arrivais pas", sanglote la prévenue.

La présidente toujours avec beaucoup de précaution continue à l'interroger : "Je demande si vous tournez la tête car le train est rouge. Vous souvenez- vous de l’avoir vu ?

Réponse de la conductrice : "Non".

Deux témoins directs qui se trouvaient dans une voiture en face affirment le contraire. 

J’ai vu le bus en train de pousser la barrière, il ne s’est pas arrêté.  "Elle va passer ! Elle va passer ! Qu’est-ce qu’elle fait ? Qu’est ce qu’elle fait ?

Témoin

En boucle

Le conducteur de manière millimétrée, comme le remarque un avocat de la partie civile affirmera la même chose. "Est-ce qu'ils mentent", tentera encore l'avocat. "Je ne dirai pas qu'ils mentent. Je ne sais pas. Je suis sûre de mes souvenirs", répètera en boucle Nadine Oliveira. Revenant en fin d'audience à la charge, les autres parties civiles n'auront pas plus de succès.

Le procès se poursuit demain avec l'audition du directeur d'enquête et le témoignage de trois jeunes victimes. Il se terminera le 7 octobre.

L'actualité "Faits divers" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Occitanie
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité