Procès des assistants parlementaires du RN : que risque Louis Aliot, le maire de Perpignan ?

Louis Aliot, actuel maire RN de Perpignan, comparait devant le tribunal correctionnel de Paris, à compter de ce lundi 30 septembre. Il sera aux côtés de l’ex-présidente du parti d’extrême droite Marine Le Pen et de 25 autres personnes. Ils sont soupçonnés d'avoir détourné de l'argent du Parlement européen au profit du parti d'extrême droite.

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Vingt-sept cadres de l'ex-Front National (devenu Rassemblement National) comparaissent à partir de ce lundi 30 septembre 2024 et jusqu'au 27 novembre, devant le tribunal correctionnel de Paris. Parmi eux : Louis Aliot, l'actuel maire de Perpignan.

Un mois après les élections européennes de 2014, 24 députés frontistes ont fait leur entrée au Parlement européen. Des assistants d'eurodéputés rémunérés par Bruxelles auraient travaillé partiellement, voire à plein temps, pour le parti d'extrême droite. La justice les soupçonne d'avoir participé à un système d'emplois fictifs au Parlement européen entre 2004 et 2016.

En 2017, le maire de Perpignan, avait été mis en examen pour "abus de confiance" et pour "détournements de fonds publics", en 2018, dans l'affaire des emplois présumés fictifs d'assistants parlementaires.

Rémunéré 41 000 euros pour un SMS et huit mails

Eurodéputé entre juillet 2014 et juillet 2017 et secrétaire général du FN de 2005 à 2010, Louis Aliot est soupçonné d'avoir sollicité auprès du Parlement la prise en charge de salaires et indemnités au contrat de Laurent Salles, son assistant parlementaire, qui occupait en réalité un emploi à l'antenne du Front national de Nanterre.

Dans le même temps, ce dernier a occupé d'autres postes (assistant, conseiller municipal de Suresnes, candidat aux élections cantonales de 2015, conseiller communautaire d'agglomération du Mont Valérien) entre juillet 2014 et février 2015. L'enquête avait montré que ces activités semblaient "peu compatibles" avec un poste d'assistant parlementaire local de Louis Aliot.

Les enquêteurs avaient également découvert seulement un seul SMS entre Louis Aliot et son assistant sur toute la durée du contrat, huit mails et un seul événement. Pourtant, Laurent Salles avait reçu une rémunération de 41 000 euros.

Jusqu'à 10 ans de prison et 150 euros d'amende

Les magistrats soupçonnent alors le RN d'avoir "de manière concertée et délibérée" mis en place un "système de détournement" des enveloppes (21.000 euros mensuels) allouées par l'UE à chaque député pour rémunérer des assistants parlementaires. Un préjudice de 6,8 millions d'euros, d'après une estimation du Parlement européen de 2018.

Le maire de Perpignan encourt jusqu'à 10 ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende, mais surtout une peine d'inéligibilité jusqu'à 5 ans. Jugée également dans ce dossier, Marine Le Pen risque aussi dix ans de prison, un million d'euros d'amende et jusqu'à cinq ans d'inéligibilité. Si une condamnation était prononcée, elle pourrait être empêchée de se présenter à l'élection présidentielle.

Contacté, Louis Aliot n'a pas souhaité répondre à nos sollicitations.

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