Trois jeunes biterrois ont été condamnés, ce mercredi à Perpignan, à des peines de 1 an à 30 mois ferme, pour avoir tenté de racketter des passagers d'un TER, en faisant croire à un attentat, dans une affaire qualifiée de "train de la terreur" par le parquet.
Les trois jeunes hommes, originaires de Béziers, étaient jugés pour extorsion, devant le tribunal correctionnel de Perpignan, pour avoir terrorisé les passagers d'un Transport express régional (TER) entre la gare de Béziers dans l'Hérault et celle de Salses-le-Château, dans les Pyrénées-Orientales. C'était le 18 novembre dernier, soit 5 jours après les attentats à Paris.
Les peines des 3 Biterrois :
- Le principal prévenu, âgé de 21 ans, poursuivi également pour apologie d'acte de terrorisme, a été condamné à quatre ans de prison dont 18 mois avec sursis. Il est maintenu en détention.
- Le second, âgé de 19 ans, a écopé de trois ans de prison dont 18 mois avec sursis.
- Le troisième, âgé de 23 ans, de 2 ans dont un avec sursis.
Menaces de mort et de vol dans le TER, le 18 novembre 2015
Les trois jeunes gens avaient lancé un appel à la prière en arabe, par le système radio du train et au micro menacé de mort l'ensemble des occupants, s'ils ne leur remettaient pas leurs téléphones portables.
"Le train de la terreur, il est là. Ils savaient qu'ils allaient faire peur aux gens. J'ai reconnu les stigmates des victimes des attentats dans ces gens émus jusqu'aux larmes", a lancé le procureur, Gaël Candela, à l'attention du principal auteur.
"C'est remettre en scène les attentats récents qui étaient intervenus", a-t-il asséné.
"J'étais tétanisée. J'ai tout de suite pensé à la bombe et à l'égorgement", a raconté une victime.
"J'ai tout de suite pensé à un attentat terroriste", a témoigné un autre passager, qui a précisé être musulman.
"C'est une plaisanterie qui a semé la zizanie et la terreur, une bêtise. Ils n'ont pas mesuré la portée de leurs actes", a cependant plaidé l'avocat du principal prévenu, Christian Bayekola.
Les deux autres avocates de la défense, Mes Muffat-Joly et Ouardi, ont également insisté sur la "plaisanterie de très mauvais goût de jeunes écervelés".
C'est un délire, ce n'était pas sérieux", a affirmé le principal prévenu. "On disait des conneries... Moi, j'ai toujours condamné Daech et tout ce qui s'est passé à Paris", a-t-il assuré.
Des photos ont cependant été retrouvées sur son téléphone portable, qui ont été montrées à l'audience, dont l'une le mettant en scène avec une arme lourde, une "bannière jihadiste", selon le procureur, et d'autres messages de propagande.