Pyrénées-Orientales : Emmanuel Macron annonce doubler les effectifs de police aux frontières contre le terrorisme

En visite dans les Pyrénées-Orientales ce jeudi 5 novembre, Emmanuel Macron a annoncé doubler les effectifs de police aux frontières en vue de lutter contre le terrorisme. Il s'est rendu au poste frontalier du Perthus, à la jonction entre la France et l'Espagne. 

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C'est la première fois que le président de la République, Emmanuel Macron, se rend dans les Pyrénées-Orientales, ce jeudi 5 novembre. Il s'est rendu à la frontière franco-espagnole pour annoncer de nouvelles mesures de lutte contre le terrorisme, accompagné du ministre de l'Interieur, Gérald Darmanin.

Arrivé au poste frontalier du Perthus, principal point de passage entre la France et l'Espagne sur l'autoroute A9 vers midi, le président a annoncé vouloir doubler les moyens humains alloués à la police aux frontières de la France, et passer de 2.400 à 4.800 agents.
 


De nombreux renforts sont déjà arrivés sur place, ce jeudi au Perthus, explique le commandant Yannick Garden.
 

Aujourd’hui nous allons enregistrer une forte montée en puissance de l’effectif aux frontières avec l’arrivée de deux unités de forces mobiles, de CRS et de gendarmerie, au niveau de la frontière départementale, des réservistes de la police et la gendarmerie, et des renforts des autres départements.


Ce commandant de la PAF des Pyrénées-Orientales explique que cet effectif supplémentaire aura pour conséquence d'augmenter très sensiblement le nombre de contrôles. "Le dispositif va être de plus en plus étanche avec environ 120-150 personnes par jour pour effectuer des contrôles".
 

4000 refus d'enter en 3 mois

Le Président de la République a visité le centre de coopération policière et douanière, où les policiers français et espagnols collaborent. Le flux migratoire y est de plus en plus important depuis 2017. Quelque 35.000 véhicules passent tous les jours sur l'autoroute et la route qui franchissent le col, entre les villes du Perthus et de La Jonquera en Espagne.
 
Depuis le début de l’année, 11.000 refus d'entrer ont été effectués à la frontière par la police, et plus de 4.000 ces trois derniers mois. Un chiffre plus élevé que d'habitude, selon les autorités. "Cette année le mouvement est réel avec une remontée depuis la méditerranée orientale sur les côtes espagnoles et canariennes, le flux remonte en grande partie par cette frontière franco-espagnole", ajoute le commandant Garden.

La question du contrôle des frontières a été de nouveau soulevée après l'attentat de Nice du 29 octobre dernier, dont l'auteur présumé est un jeune Tunisien débarqué quelques jours plus tôt à Lampedusa, en Italie. 

Cette augmentation des moyens humains a but également de tenter de réguler davantage le trafic de stupéfiants. Depuis le début de l'année, 50 à 60 "go fast" ont pu être arrêtés, avec une moyenne de 200 kilos de stupéfiants en moyenne par voiture. 
 

Refonte de l'espace Schengen

Le but de cette annonce : intensifier le contrôle des frontières au sein de l'espace Schengen de libre circulation en Europe. "J'appelle de mes voeux une refondation de Schengen", a déclaré Emmanuel Macron, en précisant qu'il porterait des propositions allant en ce sens au Conseil européen de décembre. Pour rappel, le poste frontière a été démantelé en 2010 suite à l'instauration de l'espace Schengen, avant d'être renforcé en 2015 suite aux attentats.

Il a toutefois assuré que la situation "ne justifie pas de changer notre constitution", en réponse à des pressions de responsables politiques de droite et d'extrême droite. 
 
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