Un campement de gens du voyage fait actuellement polémique à Saleilles. Le maire de la commune a engagé mardi un référé liberté au Tribunal administratif pour contraindre la préfecture des Pyrénées-Orientales à faire appliquer une décision de justice qui vise à déloger par la force les caravanes.
C’est un campement sauvage qui s’est installé depuis maintenant plus d’un mois sur la commune de Saleilles. Entre 80 et 90 caravanes occupent plusieurs terrains d’accueil de manière illégale. Et pourtant, une ordonnance du Tribunal administratif a bien été émise afin d’obliger ces caravanes à quitter les lieux, mais celle-ci n’a pas été appliquée.
En effet, la préfecture refuse pour l’instant d’agir. Elle assure ne pas avoir reçu par voie d'huissier cet acte :
Pour l’instant je n’ai pas été saisie, j’attends sereinement. Il n’y a pas de disfonctionnement. Sur le fond du dossier nous sommes d’accord, il faut qu’ils partent mais après le problème c’est que vont-ils devenir et où les envoyer, justifie, Philippe Chopin, Préfet des Pyrénées-Orientales.
Un dialogue de sourds
Le maire de la commune, François Rallo, las de voir que la situation n’évolue pas, vient de porter plainte contre l’Etat par une ordonnance de référé liberté. Il explique, "je suis certain que la préfecture essaye de gagner du temps. On a notifié trois fois, on a envoyé les documents trois fois, lorsque l’on me dit qu’on n’a pas fait le nécessaire et qu’ils ne sont pas au courant que les gens du voyage ont été condamnés par le tribunal administratif, je tombe de ma chaise".
Ras-le-bol général
Sur cette commune, quatre aires d’accueil sont actuellement en travaux suite au passage d’autres gens du voyage. "Plusieurs millions vont être dépensés si on veut réparer tout ce qui a été cassé. Chaque fois que nous réparons dans le mois qui suit tout est détérioré", s'insurge Pierre Parrat, conseillé communautaire.
Le Tribunal administratif doit rendre ce jeudi sa décision concernant l'ordonnance de référé déposée par le maire de Saleilles.