Des milliers de Catalans sont descendus dans la rue ce mercredi à Barcelone, après l'arrestation de 13 membres du gouvernement de Catalogne qui veut organiser un référendum d'autodétermination interdit par la justice. Le président catalan accusant Madrid d'avoir imposé de facto l'état d'urgence.
Des milliers de personnes se sont rassemblées dans le centre de Barcelone pour protester contre les arrestations et perquisitions de la garde civile espagnole.
Vers 19h00, près de 10.000 personnes étaient dans les rues. Et certaines assuraient être prêtes à rester encore des heures, quitte à dormir sur place.
Un porte-parole du ministère espagnol de l'Intérieur a confirmé que 14 arrestations avaient eu lieu, essentiellement des hauts responsables du gouvernement de Catalogne.
5 manifestations ont eu lieu à Barcelone dans 5 lieux différents.
Devant le département des affaires étrangères, un journaliste de l'AFP a vu des manifestants encercler et taper sur un véhicule de la garde civile, et des bousculades entre policiers et manifestants.
"Les forces d'occupation dehors!", criaient certains manifestants à Barcelone.
"Nous voterons pour être libres", lisait-on sur des pancartes.
Manifestations après des arrestations en Catalogne
Plusieurs millions de bulletins de vote saisis à Bigues
La garde civile a saisi ce mercredi en Catalogne, plusieurs millions de bulletins de vote qui devaient être utilisés pour le référendum d'autodétermination que les indépendantistes veulent y organiser le 1er octobre, a-t-on appris auprès d'une source proche de l'enquête.
"Ils sont en train de recompter, il pourrait y avoir neuf millions de bulletins", a déclaré cette source à l'AFP.
Elle a précisé que la saisie avait été effectuée dans la localité de Bigues, à 45 km au nord de Barcelone.
Madrid a imposé de facto un "état d'urgence" en Catalogne, dit le président de Catalogne
Le président régional de la Catalogne a accusé le gouvernement espagnol d'avoir imposé un état d'urgence, après le gel de ses finances et l'arrestation de 13 hauts responsables.
Le gouvernement "a suspendu de facto l'autonomie de la Catalogne et appliqué de facto un état d'urgence", a affirmé le président catalan, Carles Puigdemont, après ces arrestations, en accusant le gouvernement de Mariano Rajoy d'être "totalitaire" et de violer les "droits fondamentaux".
La maire de Barcelone a tenu une conférence de presse
Ada Colau, maire de Barcelone, lors d'une conférence de presse, ce mercredi, a dénoncé des "faits gravissimes à l'encontre des institutions catalanes" mais elle demande de rester pacifiste et de ne pas céder à la provocation de Madrid.
Elle estime que Mariano Rajoy doit cesser sa "stratégie repressive" et conclut que cela n'impressionne pas les Catalans.