Carles Puigdemont, le président indépendantiste de la Catalogne assure dans un entretien publié dimanche qu'il restera en place si la justice ordonne sa suspension pour avoir tenté d'organiser un référendum d'autodétermination illégal.
Un président régional ne peut être forcé à quitter le pouvoir que par le Parlement régional ou en cas de condamnation ferme entraînant une interdiction d'exercer une fonction publique. Mais une loi adoptée en 2015 permet aussi à la Cour constitutionnelle de suspendre des fonctionnaires en cas d'agissements allant à l'encontre de ses décisions.
Je ne pourrai en aucun cas accepter une suspension de mes attributions. Les circonstances dans lesquelles (une personne) cesse de présider la Generalitat (gouvernement catalan) sont dictées par le Statut de la Catalogne, par conséquent nous devrions nous opposer à une telle suspension", a déclaré Carles Puigdemont au quotidien La Vanguardia.
Dans cet entretien publié quatre semaines avant le référendum prévu le 1er octobre que Madrid veut empêcher à tout prix, le dirigeant indépendantiste assure que les 6.000 urnes nécessaires au vote seront bien disponibles le jour J, sans révéler où elles se trouvent.
Cette question n'est pas des moindres, le gouvernement central ayant promis d'agir en justice contre tous ceux qui participeraient au référendum interdit par la Cour constitutionnelle, y compris les entreprises qui fourniraient la logistique, rendant son organisation d'autant plus difficile.
Les indépendantistes majoritaires au Parlement catalan, devraient approuver la loi convoquant la consultation cette semaine
Madrid a promis de saisir immédiatement la justice pour faire annuler la loi, mais les séparatistes sont décidés à ignorer les injonctions judiciaires.
Carles Puigdemont assure aussi que sa région, représentant environ 20% du PIB et 15% de la population de l'Espagne, déclarerait l'indépendance en cas de victoire du "oui" assortie d'un taux de participation en ligne avec les pratiques "habituelles".
"Les normes habituelles en matière de référendums tenus en Espagne prévalent. Concernant (l'adoption) de la Constitution européenne, ce taux (de participation) était de 42,3%", a-t-il déclaré.
Au début de l'été un sondage commandé par le gouvernement régional indiquait que 49,4% des Catalans étaient contre la sécession, et 41,06% pour.
En cas de référendum, 18% de l'ensemble des personnes interrogées assuraient qu'elles ne participeraient pas et 14,4% ne savaient pas encore quel serait leur position.
Sur ceux qui participeraient, 39% voteraient oui à l'indépendance et 23,4% non
En revanche, plus de 70% des Catalans souhaitent un référendum pour trancher d'une fois pour toutes la question.
Samedi le chef du gouvernement Mariano Rajoy, a promis de "préserver l'unité de l'Espagne", et de "faire respecter la loi", se gardant toutefois d'abattre ses cartes sur la manière dont Madrid procédera.