Après le placement en redressement judiciaire du groupe Neokids, plusieurs crèches employant la pédagogie Montessori sont menacées. En Occitanie, elles sont trois, à Nîmes, Perpignan et au Soler.
10h30 dans cette crèche Montessori du Soler, l'heure du jeu pour les bambins. Ici, tout se fait en autonomie, dans le respect du rythme de l'enfant mais aussi désormais de la justice.
Des salariés dans la tourmente
Car le groupe Neokids, dont dépendent cette crèche et celle de Perpignan, a été placé en redressement judiciaire en mai 2023, dans l'attente d'un repreneur. Pour les employés, l'incertitude demeure sur leur avenir et leur situation en septembre, pour la rentrée scolaire.
"Nous sommes dans le flou mais l'essentiel ce sont les enfants et leur bien-être. L'équipe est au top", se rassure une apprentie de la crèche.
Retards de salaires, loyers impayés, cotisations retraites non versées, pour les employées des 17 crèches Neokids de France, depuis quelques mois, tout s'effondre. Après trois ans à travailler auprès des enfants, leur avenir semble bien sombre.
C'est épuisant. J'avoue que j'ai l'impression d'avoir été manipulée. Il y a des personnes qui ont probablement détourné des millions d'euros sur notre façon de travailler et qui ont surfacturé des familles, au détriment de nos propres valeurs professionnelles.
Alice Maret, directrice de la crèche Neokids du Soler.
Un avenir incertain et l'image de la méthode Montessori écornée
Comme la directrice du Soler, l'association Montessori France regrette que le développement des crèches privées se fasse parfois au détriment des enfants, sous l'étiquette de cette pédagogie très vendeuse, mais pas protégée.
"Il ne faut pas mélanger et confondre la pédagogie Montessori et des financiers qui veulent monter des crèches en utilisant ou en abusant de cette méthode d'enseignement" explique Nadia Hamidi, présidente de l'Association Montessori de France.
Au Soler, Alice Maret s'est positionnée pour reprendre la crèche du Soler et celle de Perpignan. Réponse début août, à seulement un mois de la rentrée.
Sans repreneur, l'entreprise en faillite risque la liquidation judiciaire et la fermeture de toutes ses structures en France, laissant des dizaines de salariés sans emploi et des centaines de familles sans solution d'accueil de leurs enfants.