Les Dragons catalans affrontent, ce jeudi 30 septembre (20h45), Hull KR en demi-finales de Super League, le championnat anglais de rugby à XIII. Le stade Gilbert-Brutus de Perpignan sera à guichets fermés, les 11 800 places ont été vendues.
"Ca va être la grande fête à Brutus, il ne faut pas la gâcher." A Perpignan, le président Bernard Guasch et bon nombre d'habitants ne pensent qu'à une chose ce jeudi 30 septembre : la demi finale de Super League, le championnat anglais de rugby à XII, entre les Dragons catalans et Hull KR (20h45).
"C'est super pour le club, pour la ville, pour les supporters, pour la région, pour le rugby à XIII en France", résume le troisième-ligne Mickaël Goudemand, "excité" à l'idée de disputer sa première demie.
Le stade sera plein
A Perpignan, l'attente est énorme. "On sera habillés en sang et or, on va être les meilleurs !" s'exprime une supportrice, venue faire la queue mercredi devant la mairie pour récupérer son kit. "Venir de Lille pour ça, ça vaut le coup", a déclaré un autre. "Ca fait chaud au coeur ! On s'attendait à ce qu'il y ait du monde, mais pas autant. La mobilisation est exceptionnelle, ça va être extraordinaire ! Ca va être le match du siècle" Le stade Gilbert-Brutus sera à guichets fermés (11 800 personnes). "On se languit vraiment", a déclaré Goudemand. Dès 19 heures, une haie d'honneur pour les joueurs aura lieu à leur arrivée au stade, où fumigènes, corne de brume seront de la partie. Et la pyrotechnie s'invitera à l'entrée des joueurs sur la pelouse. Du jamais vu à Brutus.
On a enfin un peu touché nos amis anglais, ils vont commencer à nous respecter comme il faut
Face à Hull KR, les Dragons vont écrire l'une des pages les plus importantes de leur histoire démarrée en 2005, lors de la fusion de deux clubs français emblématiques, le XIII catalan et l'AS Saint-Estève. Depuis, elle a atteint à trois reprises le dernier carré de la Super League (2009, 2014, 2020) sans parvenir à aller plus loin. Cette année pourrait être la bonne. Les treizistes perpignanais ont terminé la saison régulière en première position, remportant le Leaders' shield. "On a enfin un peu touché nos amis anglais, ils vont commencer à nous respecter comme il faut", commente le président-fondateur Bernard Guasch. "Le regard des Anglais a changé sur nous. Ils s'amusaient jusque-là de notre inconstance et nous sommes maintenant face à un moment historique : être le premier club non-anglais à disputer une finale de Super League."
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— Dragons Catalans (@DragonsOfficiel) September 30, 2021
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? Stade Gilbert Brutus
⏰ 20h45 CEST
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Une finale au théâtre des rêves ?
La recette du succès catalan ? Un savant mélange de stars australiennes et anglaises saupoudré de jeunes Français prometteurs; la patte d'un manager, Steve McNamara, sélectionneur de l'équipe d'Angleterre de 2010 à 2015, et le soutien d'un public fidèle et passionné (5 000 abonnés). Avec son budget de 11 millions d'euros, dans la moyenne de la Super League, le seul club étranger engagé a su convaincre le demi de mêlée australien James Maloney, champion du monde en 2017, et l'arrière international anglais Sam Tomkins, quatre fois sacré avec Wigan, de vivre une fin de carrière dorée au soleil du sud de la France.
Etre président, c'est 90 % de soucis pour 10 % de bons moments. Ca fait partie des moments exceptionnels.
Trois ans après avoir soulevé leur premier trophée, la Challenge Cup, sur la pelouse de Wembley, les Dragons sont cette fois à 80 minutes d'une première finale de championnat, le 9 octobre, dans une autre enceinte mythique, Old Trafford, le théâtre des rêves de Manchester United. "On a déjà fait la Coupe à Wembley, on espère qu'on ira à Old Trafford", raconte un supporter. "J'ai déjà mes places pour Old Trafford !" témoigne une supportrice.
Un adversaire à respecter
Si les Catalans partent favoris de leur demie contre Hull, qu'ils ont battu trois fois cette saison, la prudence reste de mise. Le club anglais a créé une énorme surprise en quarts de finale en éliminant (19-0) Warrington, 3e de la saison régulière. "Ils ont une belle équipe avec de fortes individualités. C'est une équipe très soudée, ils jouent les uns pour les autres. Avec un joueur comme Jordan Abduul, qu'il faudra surveiller...", prévient le capitaine des Dragons, Benjamin Garcia. "Lors de nos trois victoires, c'étaient des matches compliqués, on a gagné de justesse à chaque fois. Ce sera serré jeudi, on ne va pas prendre ce match à la légère", poursuit-il. "On a galéré trois fois à gagner, les matches se sont joués sur des détails. Mais si on fait un gros match, normalement, il ne devrait pas y avoir de problèmes", estime le pilier Julian Bousquet.
"Etre président, c'est 90 % de soucis pour 10 % de bons moments. Ca fait partie des moments exceptionnels. Très peu de choses peuvent amener une joie si profonde, si extrême." Une victoire ce jeudi soir mettrait, c'est certain, le président Bernard Guasch, dans un état de joie profonde et extrême.