Sciences : cet aquarium qui bouture et observe les coraux depuis 40 ans pour surveiller l'effet des canicules marines

C'est le premier établissement touristique du département des Pyrénées-orientales. Ouvert en 2021, l'aquarium de Canet fêtera ses 3 ans dans quelques jours et déjà son millionième visiteur. L'occasion de vous faire plonger dans les coulisses de ce monde haut en couleur.

Dans les bassins de l'Aquarium de Canet, pas loin de 700 espèces marines différentes. Et pour les admirer, 300 000 visiteurs se pressent chaque année. Parmi eux, de nombreux scolaires à la découverte du vivant. Comme cette classe de maternelle venue de l'Aude, pour un atelier pédagogique.

L'aquarium cache aussi des missions plus scientifiques. Derrière ces bassins existe un laboratoire de recherche. Ici, la spécialité depuis 40 ans, ce sont les coraux.

Mais avant de pouvoir les étudier, il faut déjà cultiver cette pocillopora damicornis.

"Ce sont des souches très anciennes, qui sont arrivées dans les aquariums dans les années 80. Depuis, elles sont exclusivement cultivées dans les aquariums pour éviter d'avoir à les prélever dans le milieu naturel", explique Solène Gazzola, technicienne aquariologiste au CRIOBE (Centre de Recherches Insulaires et observatoire de l'environnement).

Cette opération de reproduction s'appelle le bouturage. Si la technique est aujourd'hui communément maîtrisée, l'aquarium de Canet a longtemps fait référence. "On va en fait utiliser du sel enrichi pour créer de l'eau de mer artificielle et on va ajouter des oligo-éléments et des sels minéraux, pour qu'ils poussent le plus vite possible", poursuit-elle. 

Canicule marine  

Ainsi chouchoutée, la croissance peut atteindre 1cm par mois. Ces clones sont ensuite soumis pour la science à des hausses de températures, jusqu'à 32 degrés. 

L'objectif étant d'identifier les marqueurs chimiques qui apparaissent après un stress thermique. "Le corail, c’est un autre animal qui est en symbiose avec une algue photosynthétique, qui lui donne notamment sa couleur. Lorsqu'on indique le corail blanchi, c'est que le corail vient expulser de sa structure cette algue photosynthétique et ce qu'on vient observer, c'est uniquement la structure calcaire qui est blanche en dessous", détaille Justine Lazennec, étudiante en physique chimie au CRIOBE.   

Des récifs qui blanchissent, mais des coraux résilients pourvu que les canicules marines leur laissent un peu de répit. "Il y a des colonies qui sont massives, mais on est parti d'un morceau de 5mm pour des colonies. Quand quelques polypes survivent à des conditions très défavorables pendant longtemps, ils vont arriver à reconstituer des colonies entières. Mais attention, cela va prendre des dizaines, voire des centaines d'années", prévient Patrick Mazanet, directeur scientifique et pédagogique d'Oniria. 

Pas de solution miracle, mais de l'espoir quand même, à la faveur d'une prise de conscience, de voir les coraux  reprendre définitivement des couleurs. 

 

 

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