C’est une situation inédite dans laquelle se retrouve une trentaine d’éleveurs catalans. Ils n’ont plus assez de foin pour nourrir leurs élevages. En cause : la sécheresse.
Des terres arides… Jaunies par le soleil et le manque de pluie. Les terres de la Cerdagne sont aujourd’hui vierges de foins.
"On dirait de la cendre, elle est vraiment, on dirait, grillée. Ils n’annoncent pas de pluie, je ne suis pas sûr que ça va repousser pour faire pâturer les animaux cet automne", se désole un agriculteur.
C’est la première fois que Christian Tailland, lui aussi agriculteur, est confronté à ce problème en vingt ans de carrière. Cette année, il n’a pu produire qu’une balle et demie sur une parcelle alors que d’habitude sa production sur ce même site est de trente-cinq balles. Un énorme manque à gagner. "On ne pourra plus fourrager les animaux si on n’a pas de solutions qui nous sont apportées de la région, du département ou même de l’Etat", affirme-t-il.
Des éleveurs aux abois
Même crainte du côté des éleveurs. À défaut de foins disponibles sur le marché, ils sont obligés de puiser dans leur stock pour nourrir leurs quatre-vingts bovins.
"Cette herbe, c’est celle que l’on a achetée. On était censé la distribuer à partir de Noël. Mais on est en train de la passer maintenant car on n'a plus rien à manger. C’est la première fois que l’on voit ça oui. D’habitude, on est autonome cela se passe très bien. On a notre foin, on fait notre herbe, on a nos céréales, on a notre grain… On est au bio et tout se passe très bien."
Mais cette année, le tempo est autre à cause de la sécheresse. Privé de salaires depuis le début de l’année, Bruno Marty va devoir prendre une décision radicale. Pour sauvegarder son exploitation, il va devoir abattre une partie une quarantaine de bêtes.
Il n’y a pas assez de foin pour tout le monde, on va faire abattre la moitié du troupeau. Voilà ce que cela va donner
Bruno MartyAgriculteur
La chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales est démunie face à cette situation. "On n’arrive pas à obtenir des réponses concrètes à ce jour. On nous dit que l’on va nous aider, que l’on verra au mois d’octobre. Mais c’est maintenant que l’on a besoin de savoir." précise Émilie Repplinger, Conseillère élevage - Chambre d'agriculture 66
Pour la trentaine d'exploitants pénalisés, le manque à gagner s'évalue à deux mille euros par animal abattu.
Ecrit avec Florent Motey