Ordonné prêtre à 29 ans, Vincent Bénito n'a pas voulu renoncer à sa passion pour le rugby. Après son office le dimanche, il chausse les crampons et se jette dans la mêlée. France 3 Occitanie l'a rencontré un jour de messe... et de match.
"C'est comme au vestiaire, on se prépare silencieusement, calmement, et on prie pour se préparer à célébrer la messe". Ce dimanche matin, l'abbé Vincent Bénito s'apprête à célébrer l'office en l'église de Canohès, petite commune de l'Est des Pyrénées-Orientales.
Sur le visage de ce jeune prêtre de 29 ans, un hématome situé sous l'œil gauche interpelle. Un "coquard" hérité d'un match de rugby quelques jours plus tôt : "il reste des traces du match amical de mercredi, donc voilà, ça, interroge les paroissiens, ça fait rigoler les jeunes", s'amuse Vincent.
Après la messe, le match
Ordonné prêtre en juin dernier, l'abbé Bénito se sait investi en ce dimanche d'une double mission. Après la messe, il faudra briller sur le terrain, et les paroissiens le lui rappellent avec humour : "tu as été bon ici, tu peux être que meilleur au rugby !"
Sa vocation à servir l'Eglise est déjà ancienne. "Cette question est venue à l'âge de 16 ans. C'est une question mystérieuse. On ne sait pas pourquoi, on ne sait pas comment, c'est le seigneur qui est venu me chercher pour m'appeler à devenir prêtre. Et cette question, elle est restée dans un coin", se souvient Vincent.
Quelques heures plus tard, l'abbé a troqué sa soutane pour un short, un maillot et des crampons. Dans quelques minutes, il va jouer son premier match comme titulaire au poste de 3/4 aile. Au programme ce jour-là, une rencontre en championnat de régionale 2 sous les couleurs de l'Union catalane Bages Pollestres.
Sport de combat
Sur le terrain, le curé devenu rugbyman ne fait pas de quartiers. "Il a des principes, qu'il respecte, mais aussi le devoir de pratiquer un sport de combat avec un peu de virilité. C'est complètement improbable mais quand il quitte la soutane, c'est une autre personne", explique un joueur de son équipe.
En face des Catalans ce dimanche, les Audois de l'Entente Ouveillan mèneront longtemps, avant de s'incliner après trois essais inscrits en seulement 10 minutes par l'Abbé rugbyman et ses coéquipiers... un petit miracle ?
Ecrit avec Marc Tamon.