La conférence de presse de présentation de la 30e édition du visa pour l'image s'est déroulée ce matin au palais des Congrès de Perpignan. Une présentation qui a vu son président et fondateur Jean François Leroy remettre les pendules à l'heure sur certains choix opérés cette année.
"Une bonne moitié de vie professionnelle"
C'est en ces termes que Jean François Leroy, fondateur et président de Visa pour l'image revient sur le chemin parcouru depuis 30 ans, lorsqu'il a lancé le festival, aujourd'hui référence du photojournalisme mondial.
Pour cette 30e édition qui se déroulera du 1er au 16 septembre dans différents lieux culturels où les oeuvres photographiques seront exposées accueilleront quelques artistes de renom.
Comme Mohamed Abdiwahab, photographe somalien en poste pour l'AFP depuis 2011 basé à Mogadiscio.
Lors de l'édition 2015, il avait séduit le festival avec son exposition "La Somalie Broyée"
Le photographe avait été gravement blessé en janvier 2017 et hospitalisé pendant plus de six mois après l'explosion d'une voiture piégée près d'un hôtel à Mogadiscio.
Il a été le témoin du double attentat provoquant plus de 500 morts, toujours dans la capitale somalienne en octobre dernier.
Un festival au budget toujours serré
Pour cette 30e édition, son président ne cache pas les difficultés économiques auxquels il a du faire face.
La région et la ville de Perpignan constituent les deux piliers principaux de l'événement.
Même si les partenaires financiers restent toujours nombreux, deux sponsors majeurs ont décidé de ne pas rempiler cette année.
Heureusement que ces derniers ont pu être remplacés pour maintenir l'équilibre budgétaire d'un festival en recherche constante de financements.
Jean François Leroy a avoué s'être préparé à ces difficultés, mais pour l'édition 2019.
Je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi dur dès cette 30e édition. Je me suis dit que beaucoup allaient venir me donner des chèques, du cash. Le marché du photojournalisme n'est malheureusement pas florissant.
L'heure des mises au point
Jean François Leroy a profité de la conférence de presse pour remettre certaines pendules à l'heure.
Notamment certains médias qui font référence au fait que le festival n'exposerait qu'un quart d'oeuvres provenant de femmes.
Ce à quoi a répondu sèchement le fondateur du festival :
Je regarde les photos et pas la fiche d'identité des photographes. Il y a des bons et mauvais photographes. J'expose les bons.
Il a également poussé un coup de gueule concernant les manifestations en Catalogne et les attaques dont son bébé a fait l'objet.
Ce sont des minables. Oser titrer un article "les photos que visa n'ose pas montrer" : quelle plaisanterie ! Vous connaissez une seule photo que je n'ai pas osé montrer ? s'offusque-t-il.
Il fustige le chantage à la proximité, moyen de pression utilisé par ceux qui veulent des expositions qui traitent du cas de la Catalogne durant le festival.
Le président qui estime que les photographies présentées ne justifient pas une exposition dans son festival, avoue avoir subi bon nombre de pressions.
On m'a traité de suppôt de Franco ou on m'a dit que c'est Macron qui m'a interdit de parler de la Catalogne.
Une campagne de pressions et de haine qui s'est poursuivie sur les réseaux sociaux.
Les différentes expositions ici
Retrouvez le reportage de D.Berhault et JF.Puakavaze sur les derniers préparatifs avant le festival
Visa pour l'image, une référence mondiale du photojournalisme
Depuis trente ans, le festival est le premier festival dédié au photojournalisme en France.
Il a sorti quelques figures du photojournalisme français, comme Nicolas Jimenez, aujourd'hui directeur de la photographie au Monde ou Flore Olive, grand reporter à Paris match et nommée au prix Albert Londres cette année.
L'événement attire les services photos des plus grands quotidiens internationaux comme The Guardian ou The Washington Post.
"C'est un rendez-vous obligatoire pour la profession" souligne Jean François Leroy