La réhabilitation et l'extension du port d'Argelès-sur-Mer sera le grand chantier des années à venir pour la station balnéaire catalane. Un projet très coûteux qui soulève beaucoup d'oppositions. Un collectif de 8 associations vient de se créer.
La première réunion de concertation sur l'extension du port a fait le plein. Aidé par un cabinet d'études, Antoine Parra maire (DVG) d'Argelès-sur-Mer a présenté et surtout justifié son projet : trente ans après sa construction, le port d'Argelès doit être réhabilité. Pour la municipalité, l'aggrandir à cette occasion apporterait des ressources nouvelles pour financer les travaux de rénovation du port et des anneaux existants.
"35 millions d'euros, sec, sans ressources nouvelles, c'est quelque chose qu'une commune ne peut pas porter. Pour comparaison, le mandat précédent, avec toutes nos réalisations, stade, parking et place et rues piétonnes, c'est 7 millions. Là, l'extension du port, c'est 35 millions. La commune ne peut pas porter ce projet et pourtant, il faut le faire !" explique Antoine Parra.
Passer de 800 à 1050 anneaux
Dans son projet, la ville prévoit de creuser un nouveau bassin pour d'accueillir 250 bateaux, en plus des 800 accueillis actuellement. Ambitieux, le projet d'extension veut aussi mieux intégrer le port dans la commune.
Les associations de riverains dénoncent un projet de 5 hectares, contrairement aux 2,5 hectares annoncés par le maire, qui annexerait des espaces naturels.
La réunion a duré plus de trois heures.
"C'est une réunion constructive, même si on a été un peu écrasé de données et de concepts qui peut-être aurait mérités d'être écourtés" témoigne un participant à la réunion.
"Personnellement, je trouve que les bateaux ne sont pas assez utilisés et donc que c'est un gâchis" exprime un autre participant.
Vives contestations pour l'environnement
Le projet d'extension non seulement ne fait pas l'unanimité, mais il cristallise les oppositons à toute bétonisation. L’enjeu de ce bras de fer, c’est aussi la préservation du quartier du Racou dont la plage s’est raccourcie de 30 mètres en 20 ans. Une érosion qui, selon certaines études, aurait été accélérée par la construction du port en 1989.
Huit associations viennent de créer un collectif de sauvegarde de l'environnement.
"Le but, c'est au niveau de tout Argelès, du PLU comme du port, comme du Racou, d'empêcher de détruire les espaces naturels. Et empêcher la bétonisation et la perméabilisation du sol à tout les niveaux. C'est vraiment en contradiction totale aujourd 'hui avec l'accord sur la biodiversité. On est en marche exactement à l'envers de ce qu'il faudrait faire" explique Michel Guiu, du Collectif pour la sauvegarde du patrimoine argelésien.
La concertation durera trois mois. Le projet finalisé fera ensuite l'objet d'une enquête d'utilité publique, probablement fin 2022.