Saint-Cyprien : des œuvres encombrantes vendues aux enchères

Une vente aux enchères débute à Paris ce jeudi : il s'agit d'oeuvres d'art de Saint-Cyprien, achetées plus ou moins légalement par Jacques Bouille, l'ancien maire. Un patrimoine devenu encombrant après le scandale qui a mené à son suicide. Le maire actuel a décidé de s'en débarrasser. 

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C'est un héritage encombrant pour la commune de Saint-Cyprien : 691 pièces sont en vente aux enchères, à partir de ce jeudi, à Paris, à Drouot. La commune a décidé de se débarrasser d'une partie du scandale de l'affaire Bouille, du nom de l'ancien maire de la ville.

Celui-ci avait mis en place une politique d'achat boulimique d'œuvres d'art, parfois à son profit, grâce à des pots de vin en échange de marché public. Cela lui vaudra une arrestation en 2008 pour "prise illégale d'intérêts et corruption", jusqu'à son suicide en prison quelques mois plus tard.

Jacques Bouille avait également acquis des centaines d'oeuvres pour les collections de sa commune : des tapisseries orientales ou de Jean Lurçat, mais aussi des statuettes africaines et asiatiques... Le maire Thierry Del Poso veut tourner la page :

Nous n'avons vendu qu'un tiers de notre patrimoine culturel, nous avons gardé toutes les œuvres du 19ème siècle, toutes les œuvres contemporaines, tout ce qui a une cohérence, que l’on peut garder, conserver et exposer. Ce qui n’avait rien à faire à Saint-Cyprien, ce qui a été malheureusement acquis, nous le cédons aujourd’hui pour que cet argent puisse être réinjecté dans le patrimoine de Saint-Cyprien.

Une vente que l'opposition municipale a tenté d'empêcher à plusieurs reprises. Pierre Rossignol, conseiller municipal, estime que le prix de vente n'est pas à la mesure des attentes, et que les habitants auraient du être consultés.

On est sur des estimations à la vente qui sont de l’ordre de 30% des prix d’achat de nos œuvres au prix bas, 40% au prix haut. On aurait du poser la questions au cypriennais pour savoir ce qu’ils auraient voulu faire de ces œuvres. Si la majorité avait voulu les conserver, il aurait fallu le faire dans les meilleures conditions.

Mais pour le maire, là n'est pas le problème. Selon lui, la commune n'avait pas les moyens financiers de les conserver. "Cela demanderais de l’argent, de construire des bâtiments, d’investir deux millions dans un musée..." regrette-t-il.

Les ventes devraient rapporter entre 300 et 600 000 euros à la commune en fonction des coups de marteau.

► Reportage de Marc Tamon et Frédéric Savineau :
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